Le trio Niel-Bergé-Pigasse va acquérir la majorité du Nouvel Observateur
Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, déjà propriétaires ...© 2014 AFP
Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, déjà propriétaires du Monde, vont racheter la majorité du Nouvel Observateur, son fondateur Claude Perdriel conservant le reste des parts, a indiqué à l'AFP mercredi une source proche du dossier, confirmant une information du Figaro et des Echos.
Les trois hommes d'affaires sont en effet en négociations exclusives pour racheter la majorité de l'hebdomadaire mis en vente par Claude Perdriel. Ce rachat, effectué via leur holding LML (Le Monde Libre) qu'ils détiennent à parts égales, incluera le site internet d'informations Rue89, acquis il y a deux ans par Le Nouvel Observateur.
Selon cette source proche du dossier, la participation des nouveaux actionnaires dans le magazine ne s'élèverait pas à 70%, comme l'écrivent Les Echos. Ni la valorisation ni le pourcentage racheté ne sont pour l'instant connus.
Claude Perdriel, 87 ans, avait annoncé début décembre qu'il cherchait des investisseurs pour racheter le Nouvel Observateur, premier hebdomadaire d'information français, qui maintient ses ventes à plus de 500.000 exemplaires mais devrait perdre 5 à 7 millions d'euros cette année, victime comme ses concurrents de la baisse des recettes publicitaires.
Claude Perdriel avait alors publiquement souhaité qu'intervienne Xavier Niel, le patron de Free, car selon lui un rapprochement avec Le Monde, deuxième quotidien français, «aurait du sens». Il y a trois ans, en partenariat avec Orange, Claude Perdriel avait échoué à prendre le contrôle du quotidien.
M. Perdriel garderait en revanche les magazine Challenges et Sciences et Avenir.
La vente du Nouvel Observateur par Claude Perdriel, un titre qu'il avait fondé il y a 50 ans, marquera la fin d'une époque pour le secteur et offrira un nouvel exemple des mouvements de concentration dans un secteur en graves difficultés.
Cet industriel passionné de presse, qui a fait fortune dans les sani-broyeurs, venait d'injecter 17 millions d'euros dans le Nouvel Obs pour apurer ses dettes.
La réunion du Monde et du Nouvel Observateur crée un groupe de presse plus puissant, mais globalement déficitaire, puisque Le Monde a également annoncé qu'il serait en perte nette d'environ 2 millions d'euros en 2013, après une perte de 1,1 million en 2012.
Il s'appuie en revanche sur trois actionnaires solides capables de le soutenir. Quand ils ont repris le Monde en 2010, ils avaient prévu d'y investir quelque 110 millions d'euros, dont environ 60 millions seulement ont été dépensés jusqu'ici.