SOCIÉTÉVIDEO. Valls veut aller «jusqu'au bout» pour que Dieudonné paye ses amendes

VIDEO. Valls veut aller «jusqu'au bout» pour que Dieudonné paye ses amendes

SOCIÉTÉganiser son insolvabilité est illégal, rappelle le gouvernement alors que l’humoriste doit 65.000 euros…
M.P. avec AFP

M.P. avec AFP

Encore au cœur de la polémique en ce jour de rentrée gouvernementale. Manuel Valls a estimé ce vendredi matin sur Europe 1 qu’il «faut mobiliser l'ensemble des services de l'Etat pour que M. Dieudonné M'bala M'bala, qui tente d'organiser son insolvabilité, de ne pas payer ses amendes, soit obligé de payer ses amendes. Il a été condamné, il faut que la loi passe. Les services de l'Etat, qui savent ce qu'il en est, iront jusqu'au bout.»



65.000 euros d'amendes

Condamné à huit reprises et relaxé plusieurs fois, notamment pour antisémitisme ou injure raciale, Dieudonné n'a pour l'instant acquitté le montant d'aucune amende dont le total cumulé s'élève à 65.000 euros pour plusieurs condamnations, notamment pour antisémitisme, injure raciale, mais aussi quelques délits routiers.

A la chancellerie, on soulignait que le Trésor public, et donc Bercy, a en charge le recouvrement de ces amendes mais «se heurte à l'insolvabilité» de Dieudonné. En cas d'impossibilité persistante, Bercy peut saisir le parquet pour engager une procédure de «contrainte judiciaire» prévue par le code de procédure pénale et pouvant éventuellement déboucher sur un emprisonnement (en l'occurrence d'un maximum de trois mois).

«Le simple citoyen qui ne paie pas une amende, on la lui réclame avec des majorations, donc personne ne doit être au-dessus des lois. Je sais combien je peux compter sur la garde des Sceaux pour mener ce combat», a ajouté Manuel Valls, qui tente d'interdire ses spectacles pur injure à l'ordre public.

«Il faut descendre dans l'arène, disputer pied à pied»

La ministre de la Justice, justement, a abondé sans son sens. «L'organisation frauduleuse d'insolvabilité est punie par la loi», a rappelé vendredi Christiane Taubira, dans une tribune publiée sur le Huffington Post. Si elle est avérée, elle est passible de trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. «Au titre de l'unité de l'Etat, le Trésor public doit être en mesure de procéder, par tous moyens de droit, au recouvrement des sommes dues au regard des décisions de justice», poursuit-elle.

La ministre de la Justice ajoute que «sanctionner avec efficacité est indispensable mais ne suffira pas.Ces provocations putrides testent la société, sa santé mentale, sa solidité éthique, sa vigilance. Il nous faut y répondre, car la démocratie ne peut se découvrir impuissante face à des périls qui la menacent intrinsèquement. Il faut donc descendre dans l'arène, disputer pied à pied, pouce par pouce l'espace de vie commune, faire reculer cette barbarie ricanante, la refouler, occuper le terrain par l'exigence et la convivialité.»