SOCIETENajat Vallaud-Belkacem veut interdire les concours de mini-miss

Najat Vallaud-Belkacem veut interdire les concours de mini-miss

SOCIETELa ministre des Droits des femmes était auditionnée mardi dans le cadre du projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes...
Najat Vallaud-Belkacem, le 29 novembre 2013 à l'Assemblée nationale.
Najat Vallaud-Belkacem, le 29 novembre 2013 à l'Assemblée nationale. - FRANCOIS GUILLOT / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, s'est dite mardi favorable à une interdiction des concours de beauté de «mini-miss» aux fillettes de moins de 13 ans, lors d'une audition devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale.

La ministre était auditionnée sur le projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes, qui doit être examiné en séance publique en janvier à l'Assemblée.

Le Sénat a voté en septembre un amendement présenté par la sénatrice centriste Chantal Jouanno, prévoyant une interdiction aux moins de 16 ans et prévoyant des sanctions de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende pour les contrevenants.

Les moins de 13 ans

«Il y a un sujet hypersexualisation des petites filles et une nécessité de se donner les outils pour contrôler cela», a déclaré la ministre. Mais elle a estimé que l'interdiction votée avait «un caractère peut-être trop général et absolu», et était «assortie de peines très très fortes».

«J'aimerais beaucoup que votre Assemblée puisse se saisir du sujet. Nous préconiserions (...) un système d'interdiction pour les moins de 13 ans», et pour les 13 à 18 ans un encadrement passant par «un système d'autorisations», a-t-elle ajouté.

«La discrimination à l'égard des femmes est parfois collective»

Najat Vallaud-Belkacem a par ailleurs réitéré son opposition à un autre amendement voté au Sénat, visant à privilégier la résidence alternée des enfants en cas de séparation des parents.

Cet amendement «adopté contre l'avis du gouvernement me semble critiquable notamment parce qu'il n'évoque à aucun moment l'intérêt supérieur de l'enfant», a-t-elle dit. «Cette mesure est problématique sur le fond, nous demanderons à ce qu'elle soit supprimée».

En outre, les mesures concernant la discrimination des femmes au sein de l'entreprise pourraient être complétées par «un outil que nous amènerons vraisemblablement par voie d'amendement du gouvernement lorsque le texte viendra devant l'Assemblée», qui est l'action de groupe, a ajouté la ministre.

«La discrimination à l'égard des femmes n'est pas seulement individuelle, elle est parfois collective, et donc c'est important de pouvoir avoir un outil de recours collectif, sur lequel nous sommes en train de travailler». Le gouvernement a chargé en octobre la magistrate Laurence Pecaut-Rivolier d'étudier cette option.

Le congé parental en question

Najat Vallaud-Belkacem s'est en outre déclarée favorable à une expérimentation visant à étendre la possibilité d'opter pour un complément optionnel de libre choix d'activité (Colca) aux familles à partir de deux enfants.

Actuellement, les familles ayant au moins trois enfants peuvent «renoncer à prendre un congé parental qui normalement peut aller jusqu'à trois ans, au profit d'un Colca, c'est-à-dire un congé parental plus court mais mieux rémunéré, qui ne dure qu'un an», a rappelé la ministre.

Elle a en revanche estimé que rendre obligatoire pour les pères la prise de leur congé de paternité (ndlr: 11 jours) poserait «des difficultés juridiques» et «serait financièrement compliqué pour certaines familles».