Vols de «Canada Goose»: Les doudounes de marque sont des cibles

Vols de «Canada Goose»: Les doudounes de marque sont des cibles

FAITS DIVERS – Ces parkas, portées en nombre par les lycéens, peuvent valoir jusqu’à près d’un millier d’euros…
William Molinié

William Molinié

Elles coûtent entre 600 et 800 euros. Mais certains modèles peuvent monter jusqu’à près de 1.000 euros. Les adolescents ne jurent plus que par ces doudounes en plumes d’oie, légères et en même temps très chaudes. Les parkas de la marque «Canada Goose», repérables au sigle rond cousu sur la manche au niveau du bras et au duvet qui recouvre l’avant de la capuche, se multiplient depuis plusieurs saisons à la sortie des collèges et lycées.

Les prix élevés et le phénomène de mode ont attisé les convoitises à l’égard de ces manteaux qui étaient à l’origine des vêtements techniques d’hiver pour les grands froids. Chaque année, l’hiver approchant, les services de police enregistrent des vols ce type dans les collèges et lycées de la capitale.

«Ne pas tenter les voleurs»

Selon nos informations, une douzaine de plaintes pour des vols de «Canada Goose» ont été déposées au commissariat du 16e arrondissement depuis le début de l’année. Une pour une parka «Lacoste». Une autre pour un manteau «Pyrenex».

Des chiffres pas vraiment inquiétants s’ils étaient lissés sur l’année. Or si l’on estime que ce type de manteau n’est porté que pendant les trois mois d’hiver, l’on recenserait un vol par semaine uniquement sur cet l'arrondissement.

«D’une façon générale, le 16e attire une délinquance acquisitive. Les blousons de marque sont des cibles et il n’est pas exclu qu’avec le froid, le phénomène soit de retour», reconnaît auprès de 20 Minutes Gérard Gachet, l’adjoint au maire du 16e, en charge de la sécurité. S’il ne veut pas s’immiscer dans l’éducation des enfants, il recommande d’ailleurs aux parents «de ne pas tenter les potentiels voleurs» et de «faire preuve de bon sens».

L’année dernière, les services de police ont réussi à mettre fin à une série de vols commis grâce à la complicité d’une lycéenne du 16e qui renseignait ses amis, extérieurs au lycée, sur les jeunes à racketter.

«Il faut relativiser»

Le phénomène ne touche pas uniquement le 16e. «Un camarade s’est fait voler sa “Goose” pendant le cours de sport alors que la porte des vestiaires était fermée à clef», rapporte Raphaël, 16 ans, au lycée Sophie-Germain (4e), derrière Saint-Paul.

«Ça existe dans le 16e. Mais pas seulement, confirme un représentant de parents d’élèves du lycée Molière (16e), où quelques cas de rackets à la sortie des cours, avenue Mozart, nous ont été rapportés. Tous les établissements parisiens de tous les quartiers sont concernés. On ne parle pas de centaines de vols. Il faut relativiser.»

Parallèlement, un important marché de l’occasion s’est largement développé sur la toile. Des centaines d’annonces fleurissent chaque semaine sur les forums ou site de vente en ligne, de particulier à particulier. A titre d’exemple, 62 annonces en Ile-de-France avaient été postées sur Leboncoin.fr en une seule journée, dimanche, pour des parkas «Canada Goose». A des prix défiant toute concurrence, divisés par deux voire par trois.