Armées: Le Drian veut un nouveau logiciel salarial d'ici un an

Armées: Le Drian veut un nouveau logiciel salarial d'ici un an

Le système informatique qui remplacera Louvois, le logiciel ...
© 2013 AFP

© 2013 AFP

Le système informatique qui remplacera Louvois, le logiciel défectueux de paiement des soldes des militaires, devra être testé et choisi dans un délai «très court» d'un an, a annoncé mardi Jean-Yves Le Drian, lors d'un déplacement à Varces (Isère).


Le ministre de la Défense a confirmé devant les chasseurs du 93e régiment d'artillerie de montagne sa décision d'abandonner Louvois, «ce logiciel en perdition», «qui ne fonctionnera jamais correctement», responsable de multiples dysfonctionnements depuis sa mise en service en 2011.

Il s'est fixé pour objectif de commencer dès 2015 «la bascule» sur le nouveau système. Mais en maintenant une double commande jusqu'à ce que ce nouveau dispositif ait fait ses preuves.

Pour affirmer sa détermination, M. Le Drian a souligné que l'organisation de ce nouveau projet sera bâtie «sur le modèle des programmes d'armement».

«Pour ne pas reproduire les erreurs du passé», le ministre a décidé de confier la mise au point du nouveau logiciel «à de grands professionnels». Un «dialogue compétitif» sera ainsi lancé prochainement auprès de professionnels des systèmes d'information qui devront proposer un nouveau dispositif.

«A ces professionnels spécialisés, je vais donner un an, c'est un délai très court», a souligné M. Le Drian, en rappelant que Louvois avait été élaboré sur une vingtaine d'années. Il s'agit en effet de «concevoir, puis tester, vérifier, ajuster le prototype, et, pour finir, faire le bon choix, celui d'un système qui répondra à nos attentes», a-t-il expliqué.

Avant la mise en service du nouveau système, il va falloir continuer avec Louvois, en tentant d'en limiter les dysfonctionnements, a indiqué le ministre. Le dispositif d'urgence mis en place depuis un an - numéro vert, équipes de soldes renforcées... - sera en particulier maintenu.

Des dizaines de milliers de militaires affectés

Au «désastre humain» de Louvois s'est ajouté une «catastrophe budgétaire», a souligné le ministre, avec plusieurs dizaines de millions d'euros de pertes pour le budget de la Défense.

M. Le Drian avait annoncé la semaine dernière l'abandon de Louvois, qui continue de générer des erreurs, en plus ou en moins, dans le calcul des soldes, malgré de multiples interventions pour tenter de le stabiliser.

Le ministre avait choisi de s'exprimer mardi à Varces, où il y a tout juste un an, il avait, dit-il, pris conscience de l'ampleur du problème Louvois. Il était entouré pour l'occasion du chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, et du chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Bertrand Ract-Madoux.

Évoquant la complexité du système des soldes, et les 174 primes et indemnités différentes auxquelles peuvent prétendre les militaires, il a annoncé un «effort de simplification», pour que le nouveau système soit en capacité d'intégrer cet ensemble d'informations. La gestion des soldes a également été clarifiée, le paiement des militaires relevant désormais du Service du commissariat aux armées.

M. Le Drian s'est à nouveau refusé à désigner des responsables du désastre Louvois, dont la mise en place précipitée avait été décidée par le gouvernement précédent.

Depuis 2011, des dizaines de milliers de militaires ont vu leurs soldes amputées, voire pas payées du tout, alors que certains d'entre eux servaient en opération extérieure, en Afghanistan ou au Mali, laissant leurs familles dans de graves difficultés financières. Selon la Défense, le ministère a traité depuis un an près de 77.000 dossiers de manque à gagner et près de 88.000 de trop-perçus.

M. Le Drian, qui s'est impliqué depuis un an pour tenter d'améliorer les conditions matérielles des militaires, a promis de veiller personnellement à la mobilisation des services de la Défense sur le dossier.

Cet article est réalisé par Journal du Net et hébergé par 20 Minutes.