VIDEO. Bernard Tapie «regrette d’avoir accepté l’arbitrage»
AFFAIRE•L'homme d'affaires confie s’être «dégonflé», alors que son avocat lui déconseillait de ne pas opter pour cette procédure...E.O.
Mis en examen pour «escroquerie en bande organisée» dans l’affaire de l’arbitrage qui lui a octroyé 400 millions en 2008, Bernard Tapie s’explique, un peu. «Je regrette d’avoir accepté l’arbitrage», déclare-t-il dans une interview au Monde, «je l’ai accepté contre la volonté de (Maurice) Lantourne [son avocat]». «Je me suis dégonflé», ajoute l’homme d’affaires, assurant que son avocat lui conseillait plutôt de se fier à «l’action de révision en cours» dans le litige qui l’opposait au Crédit lyonnais sur la vente d’Adidas, en 1993. Maurice Lantourne est pourtant suspecté d’avoir joué un rôle moteur dans la procédure d’arbitrage.
Vidéo: Les propos de Bernard Tapie à partir de 0'45
«L’action de révision, il y en a eu quatre sur vingt ans, ou trente ans, donc c’est très rare et je n’y ai pas cru», explique Bernard Tapie. «Lantourne avait évalué à cinq chances sur dix la victoire en révision. J’avais 65 ans… j’en aurais eu 40, jamais je n’aurais fait l’arbitrage, jamais», insiste-t-il.
Guéant «courroie de transmission»
Les juges d'instruction soupçonnent une entente illicite dans la procédure d'arbitrage. L'enquête a notamment révélé les multiples rendez-vous de Bernard Tapie à l’Élysée, en 2007, avant qu'il ne soit décidé de tourner le dos à la justice ordinaire et de recourir à l’arbitrage.
Lui-même reconnaît ses rencontres avec Nicolas Sarkozy mais assure qu’elles n’étaient pas consacrées à son affaire. Bernard Tapie souligne en revanche le rôle clé joué selon lui par Claude Guéant qui en 2007, était secrétaire général de l’Elysée. «Pour moi, il a été la courroie de transmission, et l’organisateur», assure l’homme d’affaires.