Lettres, médicaments, arme… Les nouveaux éléments de l’affaire Dekhar

Lettres, médicaments, arme… Les nouveaux éléments de l’affaire Dekhar

ENQUÊTE – De nouveaux éléments sont apparus ce jeudi...
M.P.

M.P.

Le procureur de la République François Molins a donné sa première conférence de presse sur Abdelhakim Dekhar ce jeudi midi. Il a annoncé que l’homme avait été placé en garde à vue différé à 19h05 mercredi pour tentatives d'assassinats» pour les faits à BFM, Libération et à la Société générale. Mais aussi «pour des faits d'enlèvements et de séquestration» sur la personne de l’automobiliste pris en otage entre La Défense et Paris. Voici les nouveaux éléments apportés par le procureur de la République.

>> Tous les événements à retrouver dans notre live

Dans quel état se trouve Abdelhakim Dekhar?
«Il est audible selon les médecins», a affirmé François Molins. «Ses droits sont en cours de notification», a-t-il ajouté lors de sa conférence de presse. Cela n’avait pas été possible auparavant car il a été arrêté dans un état «semi-conscient». Dans la voiture dans laquelle il a été retrouvé par les forces de l’ordre, les enquêteurs ont retrouvé des médicaments, dont du Xanax, un puissant antidépresseur. L’homme avait l’intention de se tuer et il en avait fait part à son «hébergeur», a expliqué François Molins. Il a rappelé que les expertises psychiatriques menées en 1994 avaient permis de déceler des «tendances affabulatoires» mais pas «de grain de folie».

Qui est l’homme qui l’a dénoncé à la police?
Abdelhakim Dekhar a donc été dénoncé par un proche, un homme rencontré il y a treize ans à Londres,lorsqu'il travaillait dans un restaurant. Depuis, les deux hommes se revoyaient régulièrement et «l'hébergeur dit l'avoir accueilli plusieurs fois en France pour de courts séjours réguliers». En juillet, il l’avait accueilli pour une durée initiale d'un mois mais il est finalement parti le 10 novembre. Cet homme, l'hébergeur, est parti en vacances et n’est rentré que le 18 novembre, le jour des tirs à Libération. Le lendemain, mardi, il prend connaissance des photos diffusées par l’appel à témoin et reconnaît Abdelhakim Dekhar. Lorsqu' il rentre chez lui dans la nuit de mardi à mercredi, il aperçoit Dekhar dans son hall et lui annonce qu’il l'a reconnu et ne veut plus l’accueillir, a rapporté le procureur. Le suspect a alors dit «son intention de mettre fin à ses jours». C’est ensuite que l’homme a averti les forces de l'ordre.

Quel est le contenu des lettres?
Comme évoqué par plusieurs médias précédemment, François Molins a confirmé qu’une lettre avait été retrouvée dans la voiture et qu’une autre, non datée, avait été apportée par «l’hébergeur». Dans le premier courrier, il évoque un «complot fasciste», dénonce «les médias» accusés «de participer à la manipulation des masses» et accuse pêle-mêle «les journalistes, le capitalisme, la gestion des banlieue». Son courrier se termine par un couplet du Chant des partisans. BFM a parlé ce jeudi matin de l'existence de ce courrier «délirant» qui évoque la Syrie et la Libye et I-Télé a ajouté qu'il parle de l'«islamisme» et de «l'anticapitalisme».Une deuxième lettre non datée a été remise par «l'hébergeur» à la police.

Pourquoi n’est-il pas fiché au Fnaeg?
«Il n'y a là pas grand chose d'étonnant» car ce fichier a été créé en 1998 – année de sortie de prison d’Abdelhakim Dekhar -, pour les seuls délinquants sexuels. Ce n’est qu’ensuite, en 2001 et 2003 que le fichier a été élargi aux autres délits.

Et l’arme?
Les enquêteurs avancent mais ils cherchent toutefois l’arme utilisé par Abdelhakim Dekhar, qui n’a été retrouvé ni chez son hébergeur, ni dans la voiture, qui était celle d'un proche de «l'hébergeur». Du coup, ils cherchent un autre lieu où aurait pu loger le suspect.