VIDÉO. Jean-Marc Ayrault plaide pour une remise à plat de la fiscalité
REFORME•C'est sa réponse au ras-le-bol fiscal..20 Minutes avec AFP
Jean-Marc Ayrault annonce qu'il va recevoir les partenaires sociaux «dans les prochains» jours pour engager une «remise à plat» de la fiscalité, dans une interview parue ce mardi dans Les Echos.
«Le système fiscal français est devenu très complexe, quasiment illisible, et les Français, trop souvent, ne comprennent plus sa logique ou ne sont pas convaincus que ce qu'ils paient est juste, que le système est efficace», admet le Premier ministre. «Je crois que le temps est venu d'une remise à plat, en toute transparence, de notre système fiscal», affirme M. Ayrault, ajoutant que l'impôt est «un acte citoyen». Il précise que cette remise à plat interviendra «à prélèvements obligatoires constants».
Une concertation prévue
«Jusqu'ici, nous avons répondu à l'urgence pour redresser la barre, il nous faut désormais bâtir pour l'avenir», dit Jean-Marc Ayrault, toujours handicapé par son impopularité et dont le départ est souhaité par une majorité de Français.
Jean-Marc Ayrault affirme vouloir un «dialogue approfondi». «Je vais rencontrer dans les prochains jours l'ensemble des partenaires sociaux», annonce-t-il.
«Dans ce dialogue, on évoquera la politique de l'emploi, les investissements, la formation professionnelle et le pouvoir d'achat», ajoute le Premier ministre, promettant aussi au Parlement un «rôle essentiel».
Au terme de cette «concertation», le gouvernement prendra selon lui «ses responsabilités comme il l'a fait pour les retraites et fera des propositions au Parlement», dans le cadre du projet de budget 2015.
Ce débat englobera la question d'une fusion entre impôt sur le revenu et CSG, annoncée par François Hollande durant sa campagne mais plus évoquée depuis. «L'objectif, c'est de parvenir à des règles plus justes, plus efficaces et plus lisibles», selon Jean-Marc Ayrault.
Pas de retour sur la hausse de la TVA
Le Premier ministre prévient par ailleurs qu'il n'est «pas question» de revenir sur les hausses de TVA prévues au 1er janvier. Destinées à financer la baisse du coût du travail, ces mesures rencontrent une opposition grandissante de plusieurs professions et personnalités politiques.
«Revenir sur la hausse de la TVA pour certains secteurs, ce serait revenir sur la baisse du coût du travail. Et cela il n'en est pas question», dit Jean-Marc Ayrault.
Le vote n'avait guère fait de vagues il y a un an, mais depuis quelques semaines, le mécontentement monte dans certaines professions, comme chez les ambulanciers, dans les centres équestres ou les restaurateurs.
«Nous n'allons pas détruire ce que nous sommes en train de construire», répond Jean-Marc Ayrault, ajoutant que «l'amélioration de la compétitivité des entreprises est dans l'intérêt de tous les Français».
«En train de réparer le navire»
Jean-Marc Ayrault juge en outre qu'il n'est «pas choquant» que des parlementaires socialistes aient proposé des amendements restreignant les possibilités d'optimisation fiscale des grandes entreprises.
«Les grands groupes du CAC 40 s'émeuvent un peu vite», dit-il. «C'est une mise en garde, un appel pour modérer les pratiques», selon lui.
A propos d'un autre sujet épineux, l'écotaxe, il répète qu'il «faudra prendre le temps» avant de rétablir l'écotaxe, suspendue il y a plusieurs semaines. «Nous n'agissons pas dans l'urgence», dit-il. La mission parlementaire «va commencer ses consultations et fera des propositions», rappelle Jean-Marc Ayrault.
Il se dit aussi «plus confiant aujourd'hui sur les capacités de la France à se redresser qu'il y a un an». «Nous sommes en train de réparer le navire», affirme-t-il.