Rapport du Secours catholique: «Je vis avec 480 euros par mois»
TEMOIGNAGE•Selon le rapport annuel du Secours catholique paru ce jeudi, les chômeurs non-indemnisés, tels que Davy Vivier, basculent de plus en plus souvent dans la précarité...Delphine Bancaud
Alors que les chômeurs non indemnisés représentaient 40% des actifs aidés par le Secours catholique en 2003, leur part a grimpé à 47% en 2012, comme le révèle le rapport annuel de l’association rendu public ce jeudi. Une situation que connaît bien Davy Vivier, 29 ans, qui habite à Sète (Hérault) et touche depuis six mois l’ASS (allocation de solidarité spécifique) accordée aux personnes qui ont épuisé leurs droits au chômage. «Je vis avec 480 euros par mois», résume-t-il.
«Et comme mon dossier pour toucher une aide au logement est toujours en cours de traitement, je ne parviens pas à payer mon loyer de 380 euros. D’autant que je verse 100 euros de pension alimentaire pour ma fille», confie-t-il. Pourtant, la carrière de Davy avait plutôt bien démarré. «J’ai travaillé dès l’âge de 18 ans en tant que technicien d’entretien des espaces verts et ouvrier du bâtiment. Il y a quelques années, j’avais du boulot tout le temps. Mais depuis trois ans, je ne trouve plus aucun contrat stable», explique-t-il.
«Tous les matins, l’inquiétude me réveille à 5 heures»
Des petits boulots et des missions en intérim qui ne lui permettent pas de cotiser suffisamment pour être indemnisé entre deux périodes actives. «Je ne peux pas solliciter mes parents qui sont ouvriers et ont encore des enfants à charge. Du coup, j’ai dû taper à la porte du Secours catholique qui m’a fourni une aide alimentaire et a réglé mes factures EDF.» Impossible aussi de récupérer son permis de conduire qu’il a pourtant obtenu, car il n’a pas pu payer tout son forfait. «Pourtant ça m’aiderait bien, car je pourrais trouver davantage de boulot à Montpellier qu’en restant à Sète».
«Tous les matins, l’inquiétude me réveille à 5 heures. Je me demande comment je vais pouvoir sortir de cette spirale infernale», susurre-t-il. Son espoir? Décrocher le financement d’une formation de cariste par Pole emploi. «Si j’y arrive, je pourrais enfin joindre les deux bouts.»