Affaire Stéphane Hirson: «J’espère le retrouver vivant mais l’espoir s’amenuise»

Affaire Stéphane Hirson: «J’espère le retrouver vivant mais l’espoir s’amenuise»

ENQUÊTE – Le jeune homme de 17 ans disparu en 1994 a été identifié parmi les ossements découverts au large d’Antibes. Sa cousine germaine, Valérie Cormier, répond aux questions de «20 Minutes»…
William Molinié

William Molinié

Son visage, aux côtés d’autres enfants disparus, était placardé depuis plusieurs années sur les murs des commissariats et des aéroports. Stéphane Hirson, disparu à l’âge de 17 ans, a été identifié grâce à l’ADN parmi les ossements découverts au large d’Antibes. Disparu en 1994, à seulement une semaine de sa majorité, Stéphane Hirson était parti du domicile familial de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) à 7h du matin, sans papier ni argent.

Il avait rendez-vous avec un ami pour aller à l’ANPE de Meaux. Mesurant 1m80, cheveux blonds foncés et yeux bleus, il n’est jamais arrivé au rendez-vous. Sa fiche signalétique de disparition faisait état de deux signes distinctifs: une cicatrice frontale à gauche et une dent de lait à la mâchoire inférieure. «On croyait qu’il était parti faire les vendanges», raconte Thierry Coulon, président de l’ARPD, l’aide aux recherches de personnes disparues, contacté par 20 Minutes. Le dossier, qu’il suivait depuis 2003, avait rebondit il y a quelques mois quand un de ses amis avait cru reconnaître Stéphane Hirson à Paris.

Sa mère, qui vit désormais en Espagne mais qui ne souhaite pas s’exprimer pour l’heure, avait écrit un texte en 2011, publié sur Facebook dans lequel elle lançait un appel à son fils. 20 Minutes a contacté la cousine germaine de Stéphane, Valérie Cormier, qui répond à nos questions…

Quel est votre sentiment à l’annonce de cette nouvelle?

Je suis très en colère. Cela fait 20 ans qu’on le recherche. J’ai appris cette information par les journalistes. J’aurais aimé que les policiers ou le parquet de Meaux m’informe de l’avancée de la procédure, surtout vu l’importance de cette information.

Avez-vous l’espoir de le retrouver vivant?

Bien sûr. Un seul os [l’humérus, ndr] lui appartenant a été retrouvé. On peut vivre sans cette partie du corps. Ce n’est pas le crâne, ni une partie vitale du corps. L’espoir fait vivre. Mais évidemment, je ne suis pas naïve, il s’amenuise.

Vous avez toujours cru à la piste criminelle?

Non. Pour moi, toutes les pistes étaient ouvertes. En vingt ans, on a le temps de se poser des questions. Secte, drogue, fugue, prostitution, mauvaise rencontre… Mais maintenant, je sais que c’est forcément criminel. On ne se tue pas seul en se mettant dans une boîte au fond de la mer. Il va falloir m’expliquer pourquoi on a retrouvé cet os 20 ans après, par 6 m de profondeur, à côté d’une embarcation, à 1.000 km de son domicile, avec des squelettes d’adultes. Et c’est quoi cette histoire de “Mort aux pédophiles” [cette phrase a été écrite au stylo indélébile sur le crâne retrouvé, ndr]? Une nouvelle enquête s’ouvre avec beaucoup de questions.

Une enquête pour homicide, mais 20 ans après…

Effectivement. J’en veux énormément aux policiers de Lagny-sur-Marne qui n’ont pas pris au sérieux cette disparition inquiétante alors que Stéphane était mineur. Ils ont cru à une fugue. Mais on en revient d’une fugue! Vingt ans plus tard, il n’est toujours pas là.