Calvitie: Un poil d'espoir pour les hommes

Calvitie: Un poil d'espoir pour les hommes

RECHERCHE – Jusqu’à présent, les traitements permettaient de ralentir la chute des cheveux mais pas d’en recréer…
20 Minutes avec AFP

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Après des années d'insuccès, des chercheurs ont fait repousser des cheveux en cultivant en laboratoire des cellules humaines du derme papillaire, suscitant un nouvel espoir de traiter la calvitie qui touche de nombreux hommes, mais aussi des femmes.

«C'est un important pas qui va aider à faire avancer ce champ de recherche", explique à l'AFP le Dr Colin Jahoda, professeur de biologie à l'Université Durham au Royaume Uni, un des principaux co-auteurs de l'étude publiée lundi dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).

Développer le nombre de follicules pileux

Les scientifiques tentent en vain depuis quarante ans de cloner des follicules pileux, l'usine à fabriquer des cheveux, en utilisant des cellules du derme papillaire. Les traitements existants ne peuvent que ralentir la perte des cheveux, mais ils ne stimulent pas la croissance de nouveaux cheveux. L'autre méthode est de prélever des cheveux à l'arrière de la tête pour les implanter sur le devant mais sans aucun gain de cheveux.

Dans cette nouvelle recherche, les cellules humaines, une fois cultivées, ont été réimplantées sur la peau de souris, ce qui a permis de produire des follicules pileux.

«Cette méthode permet de développer un grand nombre de follicules ou de régénérer les follicules existants en utilisant des cellules du derme papillaire provenant d'une centaine de donneurs de cheveux», précise le Dr Angela Christianio, professeur de dermatologie à l'Université Columbia à New York, principal co-auteur de l'étude.

Une technique pour les grands brûlés

«Cette technique pourrait rendre la greffe de cheveux accessible à des personnes avec un petit nombre de follicules, chez les hommes comme chez les femmes, ou chez les sujets ayant souffert de brûlures», précise-t-elle. Chez les souris ces cellules peuvent être facilement récupérées et réimplantées dans la peau d'un autre animal.

Cela s'explique surtout par le fait que contrairement aux humains, les cellules papillaires de ces rongeurs s'agglutinent spontanément dans des cultures de laboratoire. Cela leur permet d'interagir et de reprogrammer la peau où elles sont greffées pour produire de nouveaux follicules, en ont déduit les chercheurs.

Succès dans cinq des sept tests

Pour cette recherche, des cellules papillaires provenant de sept personnes ont été cultivées en laboratoire où l'on a induit leur agrégation de manière à créer les conditions nécessaires à la croissance des cheveux à l'instar des souris, explique le Dr Claire Higgins, de l'Université Columbia, une autre auteur de ces travaux.

Après quelques jours, ces cellules papillaires insérées entre le derme et l'épiderme d'un fragment de peau humaine ont été greffées sur le dos de souris. Dans cinq des sept tests, la greffe a produit de nouveaux cheveux pendant au moins six semaines.