Cris de poule à l'Assemblée: Les sorties les plus sexistes des parlementaires
MACHISME•Alors qu’un député a imité la poule à l’Assemblée pour se moquer d’une de ses collègues, «20 Minutes» a compilé les sorties les plus sexistes des parlementaires…Vincent Vanthighem
A priori, il s’agit du député UMP Philippe Le Ray. Depuis ce mercredi matin, il s’attire les foudres médiatiques pour avoir imité la poule lors de l’intervention d’une de ses collègues pour se moquer d’elle. Philippe Le Ray n’est pas le premier du genre. 20 Minutes a recensé les sorties les plus sexistes qui se sont produites sous les ors du Parlement.
La robe de Cécile Duflot
Après s’être attiré les foudres de Nadine Morano pour avoir porté un jean lors d’un Conseil des ministres, la ministre du Logement fait face aux quolibets des députés UMP lorsqu’elle arbore une robe à motifs bleus le 17 juillet 2012 dans l’enceinte même de l’Assemblée nationale. Appelée à répondre à une question du député Jean-Christophe Fromantin (DD), la ministre EELV ne se démonte pas en attaquant son discours par «Mesdames et Messieurs les députés mais surtout Messieurs, visiblement…»
Interrogé par Le Figaro à l’époque, le député-maire de Levallois, Patrick Balkany a assumé. «Nous n'avons pas hué ni sifflé Cécile Duflot, nous avons admiré.»
Le «pot de fleurs Pellerin»
Trois jours après l’affaire de la «robe de Cécile Duflot», les fleurs refont parler d’elles au sein même de l’Assemblée nationale. Cette fois, c’est le député UMP des Côtes-d’Armor, Marc Le Fur, qui voulait interpeller Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME. Mécontent de son absence lors de cette session parlementaire, il lâche: «Si elle n’est pas là simplement pour les apparences et pour servir de pot de fleurs, elle doit figurer à nos débats et venir nous rejoindre…»
Le perchoir de Laurence Dumont
Les débats sur le mariage pour tous étaient un terreau fertile pour les sorties misogynes. Délaissant le perchoir qu’il occupe habituellement pour se rendre à des obsèques, Claude Bartolone laisse alors la place à la députée PS Laurence Dumont le 7 février 2013. Ses homologues de l’UMP n’apprécient pas, réclament le retour du président aux cris de «Bartolone, Bartolone!»
Les invectives montent alors en puissance. Aux «Assis! Assis!» lancés par les députés de gauche, ceux de droite répondent par des «Couchés! Couchés!» Au moment où la gauche entonne des «Machos! Machos!» dans l’hémicycle, des huissiers se postent discrètement autour de Laurence Dumont pour éviter tout contact physique.
Laure de la Raudière «ne demande à personne de se déshabiller»
Même dans les commissions, les remarques sexistes sont monnaie courante à l’Assemblée nationale. Le 25 janvier 2012, la Commission des affaires économiques auditionne ainsi Xavier Niel, le PDG de Free. Alors que la députée d’Eure-et-Loir (UMP), Laure de la Raudière fait remarquer que l’invité est le premier homme à venir devant la Commission «sans costume ni cravate», elle entraîne des gloussements dans l’assemblée constituée essentiellement d’hommes cravatés. L’un d’eux obtient la palme en lâchant: «Si pour plaire à Laure, il suffit de se déshabiller, on va commencer…» L’élue UMP rougit avant de dire qu’elle ne «demande à personne de se déshabiller…»
«Laurence Rossignol, c’est qui cette nana?»
Ce 17 janvier, les débats au Sénat se concentrent justement sur la question de la parité. Il fallait discuter du projet de Manuel Valls d’instaurer un scrutin binominal paritaire aux élections cantonales. Le texte n’a pas été voté. Et pour cause, dès le début des débats, les sénateurs n’ont pas hésité à lâcher des phrases misogynes. Le point d’orgue toucha la sénatrice (PS) de l’Oise Laurence Rossignol qui a eu la chance d’entendre «Mais c’est qui cette nana?» au moment de prendre le micro.
Repéré, l’auteur de cette phrase, le sénateur (UMP) Bruno Sido se fait alors alpaguer par la sénatrice. «Vous pouvez répéter, vous venez de dire, "c'est qui cette nana", M. Sido vous avez gagné la palme du misogyne beauf !»