Les brigades anti-criminalité (BAC) du 8e et des arrondissements limitrophes sont en alerte. Les touristes détenteurs de montre de luxe sont la cible d’équipes de voleurs qui n’hésitent pas à employer la force. Selon les informations recueillies par 20 Minutes, environ 70 faits ont été constatés depuis le début de l’année dans le seul secteur des Champs-Elysées.

Le phénomène est qualifié d’«inquiétant» par une source policière. D’autant que les malfaiteurs, «qui peuvent être bien habillés, proprets et en costume-cravate», n’hésitent pas à menacer avec des armes blanches leurs riches victimes. Les «touristes venant des pays du Golfe sont particulièrement visés», indique à 20 Minutes une source proche du dossier.

«Violences physiques»

Montres Rolex, Cartier, Baume et Mercier… Toutes de luxe ou «haut de gamme». Plusieurs équipes de malfaiteurs se sont spécialisées dans cette activité. Les vols ont lieu majoritairement sur la voie publique, à la sortie des hôtels ou des magasins. «Les malfaiteurs les approchent en leur demandant une cigarette ou un briquet. Puis s’agrippent à eux et leur enlèvent leur montre en peu de temps», poursuit cette source.

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Parfois, plus rarement, ils parviennent à s’introduire jusque dans les chambres d’hôtel ou suivent leurs victimes, qui peuvent aussi être des clients de restaurants ou de discothèque, dans les ascenseurs et les parkings. «Pour certains, il y a eu des violences physiques. Et des menaces à l’arme blanche devant leurs enfants», poursuit un connaisseur du dossier.

Un prince saoudien victime de vol

Dans le quartier des Champs-Elysées surnommé le «Triangle d’Or», plus de la moitié des agressions et vols s’est déroulée la nuit. C’est le cas, par exemple, d’un prince saoudien qui s’est fait voler sa montre d’une valeur de 23.000 euros après avoir été bousculé par deux individus qui lui demandaient une cigarette en pleine rue. L’un des deux voleurs a été arrêté début septembre. Il doit comparaître le mois prochain devant le tribunal correctionnel de Paris.

Depuis le début de l’année, une petite dizaine de faits a été élucidée. Une opération de police d'envergure de lutte contre ce phénomène, impliquant plusieurs effectifs, s'est déroulée dimanche dernier.

Pour Abdel Didouhe, du syndicat Alliance, ce phénomène pourrait être contenu si les policiers étaient davantage sur le terrain. «Mais les effectifs pâtissent d’un manque de véhicules et d'écoutes discrètes» sur l'arrondissement. Selon lui, trois groupes de trois policiers tournent chaque nuit dans le 8e. «Heureusement que la bonne volonté des collègues permet de maintenir l’activité», souffle-t-il.