Paris: Un micro lycée pour les «décrocheurs»
EDUCATION•La structure fait sa première rentrée, ce lundi à Paris (13e). Elle accueillera 25 élèves en rupture avec l’école…Mathieu Gruel
Ils vont faire leur «retour à l’école». Mais pour ces 25 élèves, qui intègrent ce lundi le premier micro lycée de Paris (13e), les «vacances» ont été plus longues que les seuls deux mois d’été. Car l’établissement vise les «décrocheurs», ces jeunes «en rupture depuis au moins six mois, mais qui souhaitent revenir à l’école», explique Ingrid Duplaquet, coordonnatrice du projet et professeure de Lettres.
Ces jeunes ont donc tous été recrutés après une «démarche volontariste» de leur part. Et sur les 50 candidatures reçues, 25 ont été sélectionnées. Agés de 16 et 23 ans, leur objectif est désormais simple: obtenir le bac.
Structure innovante et diplômante
Car si l’enseignement y est adapté, avec des classes composées de petits effectifs pour favoriser un suivi individualisé, «le cadre est là, c’est un lycée», indique Benoît Cornet, coordinateur du Pôle innovant lycéen (PIL), qui chapote le projet.
Ouvert en 2000, ce PIL accueille une centaine d’élèves, qu’il tente de «remettre d’aplomb», ajoute le proviseur du lycée professionnel Lazare Ponticelli, dont dépend la structure. Et face aux différents profils de «décrocheurs», les enseignants, volontaires pour intégrer ce PIL, se sont rendu compte qu’«il manquait une offre», détaille Benoît Cornet.
D’où l’idée de cette structure innovante et diplômante, qui dépend du rectorat de Paris et que soutient la Région, en finançant notamment une partie des locaux, détaille en effet Guillaume Balas, président du groupe socialiste à la Région.
Le cinquième en Ile-de-France
S’il est le premier à Paris, d’autres existent déjà en Seine-et-Marne ou en Seine-Saint-Denis… Ce lycée est donc le cinquième à voir le jour en région Ile-de-France, où 33.000 jeunes quitteraient chaque année le système scolaire sans diplôme. Et d’autre devraient voir le jour, estime Guillaume Balas, qui défend l’idée d’en installer un par département, «car leur réussite est très impressionnante».
Aussi, «nous allons nous inspirer de ce qui a été fait ailleurs et reprendre les bonnes pratiques», souligne Ingrid Duplaquet. A ses côtés, quatre autres professeurs assureront l’enseignement de ces deux classes, de premières L et ES, et proposeront, en plus des cours propres aux programmes de ces deux filières, des apports méthodologiques et transversaux adaptés.
Cinquante élèves à la rentrée prochaine
Intégré au PIL, le micro lycée pourra donc s’appuyer sur le «décloisonnement» entre les différents enseignements. Car «le travail en équipe est très important», souligne Benoît Cornet, qui vente les vertus d’«une intelligence collective».
Alors, même si la coordinatrice du projet s’avoue «un peu stressée», il y a matière à garder confiance. Sur son site, le micro lycée de la Courneuve annonce un taux de réussite de 94,7% au Bac 2013. Pour connaître celui de ce nouveau venu, il faudra donc patienter deux ans. En attendant, son effectif aura doublé, avec 50 élèves à la rentrée prochaine.