Disparition de Fiona: La mère, son concubin et un proche en garde à vue
FAIT DIVERS- Le procureur a confirmé la garde à vue sans donner plus de précisions...20 Minutes avec AFP
La mère de la petite Fiona, 5 ans, disparue en mai dans un parc de Clermont-Ferrand, a été placée ce mardi soir en garde à vue au côté du beau-père de la fillette, alors que l'enquête semblait piétiner malgré les nombreux témoignages reçus, a indiqué le procureur de Clermont-Ferrand, Pierre Sennès.
Selon Pierre Sennès, qui a confirmé une information de RTL, la garde à vue de Cécile Bourgeon, 25 ans, et Berkane Maklouf a débuté «vers 18h15». Joint par l'AFP, l'avocat de la jeune femme, Me Gilles-Jean Portejoie, a précisé que le couple était en garde à vue à Perpignan, où il s'est installé récemment et où vit la famille de la mère.
L'avocat, qui n'a pu parler à sa cliente, a toutefois déclaré ignorer «quels étaient les éléments nouveaux» justifiant ces gardes à vue. «Il faut gérer cela avec calme, sang froid et sérénité», a souligné le conseil qui se rendra mercredi à Perpignan, alors que son fils, également avocat, est déjà en route.
Un «proche du beau-père»
Selon le site du quotidien La Montagne, une perquisition était en cours dans l'appartement loué par le couple dans le centre de Perpignan.
Une troisième personne a également été placée en garde à vue, a annoncé l'avocat de la mère de Fiona, confirmant une information du Parisien. Il s'agirait d'«un proche du beau-père», a indiqué Me Gilles-Jean Portejoie.
L'avocat ignorait quels éléments avaient conduit à cette série d'arrestations, après quatre mois d'enquête infructueuse consacrée notamment à vérifier les centaines d'appels reçus par la police.
Un ancien compagnon un temps suspecté
La fillette a disparu le 12 mai vers 17 heures, alors qu'elle jouait avec sa soeur âgée de deux ans et que leur mère, enceinte de six mois, s'était assoupie une vingtaine de minutes sur un banc du parc de Montjuzet, sur les hauteurs de Clermont-Ferrand.
Bien que la piste de l'accident se soit vite évanouie après les recherches infructueuses dans ce parc escarpé de 25 hectares, une procédure «alerte-enlèvement» n'avait pu être activée en l'absence de témoignage concret. Dans un premier temps, l'enquête s'était concentrée sur l'entourage de sa mère, notamment sur un Algérien de 34 ans contre qui elle avait porté plainte un an plus tôt pour «viol et séquestration».
«Remarquable de dignité»
Cécile Bourgeon a d'ailleurs été entendue début septembre dans cette affaire comme partie civile par une juge d'instruction de Clermont-Ferrand. Le parquet avait alors présenté cette affaire comme «distincte» de la disparition de Fiona. Depuis quatre mois, les enquêteurs ont aussi épluché les centaines d'appels reçus sur le Numéro Vert national (0800 958 081) mis en place au lendemain de la disparition, et situant Fiona aux quatre coins du pays.
Parmi ces témoignages, en juin, une femme assurait avoir aperçu l'enfant sur une plage de Perpignan, où vit sa grand-mère. Cet été, un enfant disait également avoir vu «un homme bizarre» dans le parc de Montjuzet le soir de la disparition de Fiona. Mais il s'agissait d'un témoignage indirect, et recueilli plus de deux mois après les faits.
En août, Cécile Bourgeon se disait «un peu déçue» par ces témoignages qui «n'ont abouti à rien», et confiait à La Montagne qu'elle se sentait «un peu abandonnée». Son avocat, Me Portejoie, expliquait de son côté partager avec sa cliente "la théorie de l'enlèvement par quelqu'un qui ne serait pas fiché", et décrivait la mère comme "remarquable de dignité, de courage".
Le parquet de Clermont-Ferrand a ouvert le 14 mai une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration", confiée à deux juges d'instruction. La mère de Fiona s'est constituée partie civile pour avoir accès au dossier, de même que le père de la fillette, Nicolas Chaloufais, dont elle dit être sans nouvelles depuis plus d'un an, ainsi que son nouveau compagnon, père de son troisième enfant.