SECURITEMarseille: Un plan anti-violence dans les hôpitaux dévoilé

Marseille: Un plan anti-violence dans les hôpitaux dévoilé

SECURITEFO dénonce des «mesurettes» et s'interroge sur le calendrier et le coût du plan...
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

Face à la flambée de violence dans les hôpitaux, Marseille a désormais un plan. Lundi, la direction des hôpitaux de la ville a dévoilé aux représentants des salariés ses mesures destinées à assurer la sécurité des personnels, menacée ces dernières semaines par plusieurs événements. Samedi, un patient, interpellé par la police, a ainsi menacé de mort deux infirmières aux urgences de l’hôpital Nord, où, dans la nuit du 12 au 13 août, un homme, blessé par balles dans une tentative de règlements de compte, avait menacé le personnel avec une arme. La même semaine, dans la nuit 18 août, un infirmier des urgences de la Conception avait été, lui, blessé d’un coup de couteau par l’un des meurtriers présumés d’un homme dans le centre.

Parmi les mesures phares de ce plan: la création de sas de sécurité dans certaines chambres, la limitation des points d’entrée la nuit ou encore la présence d’un vigile 24 heures sur 24. Les personnels se déplaçant seul la nuit pourraient aussi être équipés d’appareils permettant d’appeler les services de sécurité. Une convention «hôpital-police-justice» est en place depuis 2006. Elle devrait être prochainement revue. Depuis quelques jours, des patrouilles de police effectuent des rondes autour des services d’urgence. «Avant, il y avait une présence policière systématique et permanente dans les PC sécurité des hôpitaux, mais elle a été abandonnée», assure Audrey Jolibois, la secrétaire générale adjointe FO.

FO lance un avertissement

Le syndicat majoritaire dénonce «des mesurettes» et lance la menace d’«un droit de retrait à la prochaine agression». «On veut que notre personnel soit en sécurité, explique Marc Katramados, le secrétaire général. Mais on ne connaît ni le calendrier, ni le coût. L’APHM veut trouver des financements complémentaires, ça va prendre trois, cinq ans?» s’interroge-t-il. «Des discussions avec l’Agence régionale de santé sont en cours sur le financement», a précisé l’APHM dans un communiqué. Côté calendrier, des études de faisabilité devraient être lancées dès ce mois-ci.



Sarah, infirmière aux urgences, accueille avec un certain soulagement, pour sa part, le plan de prévention de la violence, qu'elle qualifie tout de même de «premier pas tardif». «Il faut le mettre en place dès que possible, estime-t-elle. On ne peut plus travailler dans l’angoisse: c’est mauvais pour nous et pour les patients.»