Antennes-relais: «Je serais prêt à les démolir»
SANTE•Des riverains s'opposent à l'installation d'antennes-relais sur le toit de leur immeuble...Mathieu Gruel
«Non aux antennes Free». Les slogans, peints sur les banderoles accrochées aux balcons du 21 rue Henri Martin, à Nanterre (Hauts-de-Seine), sont explicites. Quant au discours des nombreux voisins, réunis ce dimanche dans la cour de cet ensemble de 202 logements sociaux, il est plutôt amer.
«Il faut dire qu'on cumule!», explique Marie Mespoulet, représentante de la Confédération nationale du logement (CNL), qui mène la fronde. C'est qu'en plus d'être coincé entre l'autoroute A86 et la ligne de RER, le bâtiment va bientôt être coiffé de trois antennes-relais, détaille cette employée chez Renault, syndicaliste à Sud. Habituée des conflits sociaux, c'est cette fois pour son logement qu'elle a décidé, avec d'autre, de se battre.
Des craintes pour la santé et les emplois
«C'est comme l'amiante ces trucs-là», lâche un voisin. Inquiets pour leurs santé, les riverains craignent également des répercutions pour les dix assistantes maternelles qui travaillent à leur domicile. « Des parents nous disent que si ces antennes s'installent, on enlève nos enfants», s'inquiète d'ailleurs Marie-Josée.
Tout s'est enclenché en juillet dernier. Une pancarte est alors accrochée et annonce l'installation prochaine des antennes de Free. «Sauf que nous n'étions pas prévenus», explique Marie Mespoulet. Un défaut d'information que La Sablière, le bailleur social, a d’ailleurs reconnu auprès de 20 Minutes, précisant également que ce genre d’installation «ne rentrait pas dans le cadre de concertations».
Mais la CNL ne l’entendait pas de cette oreille. Lettre au maire, au directoire de la Sablière, mise en place d'une pétition, qui a recueilli 150 signatures... Les efforts du collectifs débouchent sur une réunion, qui a permis, vendredi, de réunir tout le monde pour débattre du projet.
Réunion tendue
Et «c'était tendu», explique Romain, qui vit ici depuis 20 ans. «On leur a demandé si on avait notre mot à dire. Ils n'ont rien répondu.» Excédés, les membres de la délégation ont alors quitté la salle, avec l'impression d'avoir été «mis devant le fait accompli».
Pour la suite, aucune nouvelle réunion n'est prévue. Quant au choix d’un recours, possible jusqu’au 10 septembre, il a été écarté, car «incertain et trop onéreux en frais d’avocats». Mais le CNL va continuer à se battre. Certains parlent même de grèves de la faim ou d'actions plus radicales, en attendant de connaître la date de travaux. De son côté, Jean-René, un retraité qui vit ici depuis 1932, a déjà tranché. Si les antennes étaient installées, «je serais prêt à les démolir», lâche-t-il.