Le Parti de Gauche lance sa bataille pour Paris
MUNICIPALES•Danielle Simonnet est entrée en campagne, ce mardi, au côté de Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de Gauche...Mathieu Gruel
Le Parti de Gauche (PG) se lance dans la bagarre des municipales. Seul. Ou en tout cas, sans attendre son principal allié au sein du Front de Gauche: le Parti communiste, encore occupé à négocier des alliances avec le Parti socialiste pour le 1er tour.
C'est donc le choix d'une liste autonome qu'est venue défendre Danielle Simonnet, conseillère de Paris et secrétaire nationale du Parti de Gauche, mardi matin, lors d'une conférence de presse organisée dans un restaurant du 4e arrondissement de Paris.
Le gouvernement socialiste visé
Annonçant d'emblée qu'il n'y avait «pas de risque de victoire de la droite à Paris», la candidate a alors fixé le cap et sonné la charge. Dans le viseur: Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) et Anne Hidalgo (PS), toutes deux lancées dans ce que Danielle Simonnet qualifie de duel d'«héritières». Du système UMP pour l'une, et de «la politique d'austérité conduite par le gouvernement socialiste» pour l'autre.
Et c’est bien cette «continuité des politiques et la cohérence entre les choix des socialistes parisiens et ceux du gouvernement» qui a été le plus longuement dénoncée par la candidate du Parti de Gauche. Des choix réalisés en matière de logement, d'éducation ou de services publics, porteurs selon elle «d’austérité» et «aggravant les inégalités».
Négociations avec le PCF
Pour «tourner la page du néolibéralisme», impossible en fait de dissocier «le local du global», a estimé Jean-Luc Mélenchon, présent au côté de Danielle Simonnet ce mardi. Fort de ses 11% obtenus à Paris lors de l’élection présidentielle, le coprésident du Parti de Gauche a ainsi réaffirmé la légitimité de son parti à se lancer dans cette bataille, «pour battre la droite et faire reculer l’extrême droite», tout en refusant «le dogme solférinien».
Reste maintenant à savoir si le PCF se rangera au côté du PG. Les deux formations, qui se sont rencontrées lundi soir, sont encore loin d’avoir trouvé un accord. Si les communistes veulent «80% de têtes de listes», le PG milite de son côté pour une répartition égalitaire entre les trois principales formations du Front de Gauche.
Le choix de l’autonomie
Mais Jean-Luc Mélenchon a redit sa «confiance totale» envers les militants communistes, pour faire le choix de l'autonomie par rapport au PS. Un choix qui devrait être voté par les militants communistes en octobre.
Dans l’intervalle, «on ne pouvait pas attendre les armes aux pieds», a indiqué le leader du Front de Gauche. Avec la mise en ligne d'un site de campagne et la sortie, le 12 septembre, d'un livre programme, Danielle Simonnet et le PG sont d’ores et déjà en ordre de marche.