Retour aux Sources pour Clovis. Ce mardi matin, Clovis, 6 ans, est entré dans la cours des grands. Adieu les bancs de la maternelle, il a choisi son bureau dans sa classe de CP de l’école des Sources à Linas (Essonne).

Cartable Cars et gel dans les cheveux

Une étape qui n’avait pas l’air d’angoisser l’écolier au petit matin. Après une bonne nuit et des tartines au miel, à 8h, Clovis s’habille seul. Ou presque. «J’arrive toujours pas à les mettre ces chaussures papa», avoue l’enfant de 6 ans, pendant que son père l’aide à boutonner sa chemisette. «On va passer à la salle de bain pour les cheveux, ils sont un peu en pétard, mon lou», taquine sa mère.

Après un petit coup de gel, discret mais spécialement utilisé pour l’occasion, c’est l’essayage du nouveau cartable. Pochettes, crayons de couleur, blouse et autres cahiers ont été rangés dès la veille au soir. «En maternelle, il n’avait besoin que d’une boite de mouchoirs et des chaussons pour la gym, commence Laurent, son père. On a fait les courses de fournitures dès juin, ça évite le rush.» Clovis ferme son cartable, offert par la tata, à l’effigie de Cars. «Il n’est pas trop lourd?», interroge sa mère. «Un peu.»

Le début des notes

L’écolier n’aura pas à s’adapter à de nouveaux horaires puisque la mairie de Linas a choisi d’attendre septembre 2014 pour mettre en place la réforme des rythmes scolaires. Cette année, il pourra donc retrouver le mercredi les poneys du centre équestre de Marcoussis. Pour lui, le gros changement, c’est «les notes». «Il n’a pas l’habitude de travailler à la maison, souligne son père. Pendant l’été, ça l’énervait quand je lui expliquais qu’à la rentrée, il faudrait être attentif. Et la compétition commence! Mais il avait hâte de retourner à l’école.»

Et Delphine de répéter les consignes: cette année, papa n’ira pas jusqu’à la classe mais va te déposer… «Au portail!», récite l’enfant consciencieusement. Car pénétrer dans l’enceinte des grands, c’est aussi apprendre l’autonomie et donc imposer aux familles de les lâcher dès l’entrée de l’école.

«Je n’ai loupé aucune de tes rentrées»

«Papa, tu m’emmènes aussi?», se réjouit le petit bonhomme, fin prêt. «Oui, je n’ai loupé aucune de tes rentrées.» Pour marquer le coup, Delphine, qui rejoint d’habitude son cabinet médical de bon matin, a posé sa journée et ce sont ses deux parents qui l’accompagnent sur les 200 m qui les séparent de la nouvelle école.

A quelques pas et juste en face de son école maternelle, c’est déjà la grille des Sources, où se pressent et se saluent les parents. Dans la cour, des amas de cartables à roulettes se forment autour des listes affichées par classe. Que les parents s’empressent de prendre en photo avec leur portable, pour s’assurer et rassurer leur progéniture, ravie de repérer le nom d’un petit camarade.

«Pourquoi tu ne viens pas me chercher à midi?»

Une fois la classe localisée et la maîtresse présentée, l’écolier se montre moins sûr de lui. «J’ai mal au ventre, Maman. Pourquoi tu ne viens pas me chercher à midi?» Delphine veut l’habituer: maintenant, il devra manier le plateau avec les grands. «Je sais comment il est, il fait genre que tout va bien…, sourit-elle, avouant verser sa petite larme à chaque rentrée importante. Il va apprendre à lire, à écrire, c’est vraiment le passage chez les grands. Il me demandait pendant les vacances: “Mais est ce qu’on va pouvoir jouer quand même?”»

Bilan des cours? Exceptionnellement, Delphine a été récupérer un Clovis «content et fatigué» à 16h30 et rassuré d’avoir retrouvé ses copains. «La maîtresse, Estelle, est gentille, la classe décorée avec des dessins et des travaux…» Et le cahier de texte affiche déjà un exercice de mémorisation de quelques mots pour jeudi. Pas de quoi inquiéter Clovis: «C’est des devoirs faciles.»