SERIE d'ETE 4/5- Ce qui est à moi est à vous
TENDANCE – Cette semaine, «20 Minutes» vous dit tout sur le don entre particuliers...Céline Boff
Louer, prêter, donner, acheter à plusieurs… Mais seulement entre particuliers! Cette consommation dite collaborative a le vent en poupe. Chaque lundi, «20 Minutes» vous fait (re)découvrir l’une de ces pratiques alternatives.
>>Lundi 29 juillet: Besoin d’argent? Votre «voisin» est votre banque
>>Lundi 5 août: Besoin d’un bien? Louez tout, mais vraiment tout à moindre coût
>>Lundi 12 août: Besoin d’aide? Echangez vos compétences
>>Lundi 19 août: Besoin de faire le vide? Donnez!
>>Lundi 26 août: Besoin de faire baisser les prix? Mutualisez vos envies
Iris n’a pas mis les pieds dans une déchetterie depuis 2006. Cette Lyonnaise s’est pourtant débarrassée de nombreux objets au cours des huit dernières années: deux télés cathodiques, un grand canapé, plusieurs tables, deux micro-ondes dont un hors d’état de marche, de la vaisselle ou encore des cartons de déménagement. Tous font désormais le bonheur d’autres membres de son groupe: Freecycle Lyon.
>>A lire également, notre article: La consommation collaborative, c’est quoi?
Fondé aux Etats-Unis en 2003, le mouvement Freecycle, dont l'objectif est de favoriser le don et la réutilisation d'objets pour éviter leur mise en décharge, s’est rapidement propagé à travers le monde. En France, 120 groupes se sont déjà montés, comme celui de Lyon, créé en 2005.
Il compte désormais 6.000 membres, «un bon mélange d'étudiants à la recherche de quoi s'installer ou qui partent et abandonnent tout, de familles nombreuses qui donnent et cherchent surtout des articles de puériculture, de chineurs en quête d'objets insolites, d'écologistes pur sucre ne vivant qu'avec des choses récupérées et de gens passionnés par le partage et la gratuité», détaille Iris.
Des apéros dons et des pique-niques d’échanges
La plupart du temps, les membres s’adressent leurs offres ou leurs recherches de dons par courriels. Mais des apéros dons et des pique-niques d’échanges s’organisent aussi régulièrement. «Lorsqu'on débute, il convient de donner d'abord avant de chercher. C'est assez mal vu d'inonder le groupe avec des demandes de télé, de frigo ou d’ordinateur sans avoir donné soi-même pour se faire connaître», avertit Iris, qui précise que «toutes les annonces sont modérées par cinq personnes, afin de valider la conformité des articles donnés».
Parmi les objets défendus, il y a bien sûr les armes, mais aussi l'alcool, les médicaments ou encore les sex toys. En revanche et contrairement aux groupes américains, Freecycle Lyon accepte le don d'animaux domestiques (chatons, poissons, oiseaux, etc.).
Et bien évidemment, tous ces échanges se font à titre gracieux. «Le recyclage ne peut qu'être gratuit», estime Iris, qui a décidé de s’impliquer davantage en devenant l’un des modérateurs du groupe. «J'agis contre la surconsommation, j'aide des familles dans le besoin -nous en avons beaucoup-, je contribue à désengorger les déchetteries ou à agir contre la pollution, puisqu’il y a moins d'objets jetés sur la voie publique…». Sans compter les belles rencontres qui se transforment parfois en longues amitiés. Un enrichissement qui, comme le don, n’a pas de prix.