Centrale du Tricastin: 29 militants de Greenpeace interpellés
NUCLEAIRE•Aucun n'a pas accéder à une zone sensible...20 Minutes avec AFP
Plusieurs dizaines de militants de Greenpeace ont pénétré sur le site nucléaire du Tricastin (Drôme) tôt ce lundi matin, montant sur les infrastructures entourant les réacteurs pour y déployer deux banderoles, a-t-on appris par l'organisation écologiste.
En fin de matinée, 29 militants, français, italiens, roumains et espagnols, avaient été interpellés selon le ministère de l'Intérieur, qui a souligné qu'aucun d'entre eux n'avait pu «accéder aux zones sensibles de la centrale, notamment les salles de commande». Des militants restaient suspendus avec du matériel d'escalade aux structures métalliques entourant les cuves d'un réacteur. Des hommes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Briançon ont été dépêchés pour les faire descendre.
Le GIGN alerté mais pas mobilisé
«Greenpeace veut pointer du doigt toutes les failles de sécurité dans la production d'énergie nucléaire», a expliqué Isabelle Philippe, chargée de communication de Greenpeace, rappelant que selon le classement de l'organisation écologiste, «Tricastin est une des centrales les plus dangereuses, une des cinq à fermer en priorité, notamment du fait des fissures du réacteur 1».
«Les militants sont rentrés le plus simplement du monde, ils n'ont mis que vingt minutes pour aller de l'entrée de l'enceinte en haut des structures», a-t-elle dit. D'après une source proche du dossier, «ils n'ont pas franchi les autres périmètres vers les zones plus sensibles». Le GIGN a été alerté mais n'a pas été mobilisé.
Les ministres de l'Intérieur Manuel Valls et de l'écologie Philippe Martin demandent «un rapport d'inspection sur les conditions» de l'intrusion. Les militants n'ont pas accédé aux «zones sensibles» de Tricastin, assure le ministère de l'Intérieur.
Réactions politiques
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a réagi en estimant que «c'est un non-événement, ils l'ont déjà fait plusieurs fois». Henri Guaino, député UMP des Yvelines, estime, lui, que «ce genre d'actions ne mènent à rien et sont contre-productives». «Je pense qu'il faut laisser les centrales nucléaires en dehors de l'agitation même si elles sont dans le débat».
Jean-Vincent Placé, chef de file des sénateurs écologistes, a salué «l'action citoyenne» de Greenpeace, jugeant qu'elle mettait au jour un «risque terroriste» et qu'il était «extrêmement important d'alerter les Françaises et les Français». «Si des dizaines de militants peuvent pénétrer en 15 minutes dans la centrale et que ceci est considéré comme un non événement par les responsables d'EDF, alors la situation est grave», a renchéri l'eurodéputée EELV Michèle Rivasi.