Sur la table de son salon, elle a étalé l’ensemble de ses vêtements. Dernier coup d’œil pour vérifier qu’elle n’a rien oublié. A quelques heures de boucler son sac de voyage, Aurélie confie ressentir une certaine excitation. La jeune femme âgée de 26 ans, partira samedi de Lyon pour les 28es JMJ, journées mondiales de la jeunesse. Un événement qui se déroule cette année à Rio (Brésil) du 23 au 28 juillet. Une semaine en Guyane 165 Lyonnais feront le déplacement. Un voyage qui s’annonce long. Le groupe partira samedi soir pour rejoindre Paris en car, avant de décoller le lendemain vers 6h45 en direction de la Guyane. La délégation rhodanienne passera une semaine à Cayenne, où seront également logés 600 autres Français, et gagnera Rio le 21 juillet.

Un effet curiosité

«C’est la première fois que je suis enthousiaste à l’idée de voir le Pape, explique Aurélie qui a déjà participé aux JMJ de Cologne en 2005, Sydney en 2008 et Madrid en 2011. Avant, j’y allais surtout pour rencontrer le Monde, pour échanger avec des gens qui habitent aux quatre coins de la planète. Je n’ai jamais été une fan du Pape et je ne faisais pas les JMJ pour retrouver une idole.» Pourtant cette fois, pourtant la jeune femme avoue être gagné par la curiosité: «Benoit XVI, c’était un peu le professeur qui apportait sa connaissance et sa théologie. C’était intéressant mais il restait loin alors que le nouveau pape donne l’impression d’être beaucoup plus proche des gens. On a l’impression qu’on peut le rencontrer très facilement.» Un sentiment partagé par Pierre, 23 ans. A force d’entendre ses amis, et son frère lui parler des JMJ, l’élève en école d’ingénieur, s’est décidé à tenter lui aussi l’aventure.

«Une ville paradisiaque»

«Ce que j’attends, c’est surtout de pouvoir partager avec pleins de jeunes venus d’autres pays, confie-t-il. Si cela avait été n’importe où, j’y serai allé quand même. Mais c’est vrai que Rio est une ville paradisiaque qui donne vraiment envie de partir». Le jeune homme fera le voyage avec trois de ses amis: «On s’est dit qu’on allait rencontrer plein de monde. On va pourvoir échanger sur notre vécu, notre histoire et notre foi. En Amérique du Sud, par exemple, ils ne vivent pas la religion comme nous. Ça a l’air beaucoup plus festif et démonstratif. En Afrique aussi, c’est différent. En, réalité, j’ai beaucoup de choses à apprendre.»

Un peu de tourisme aussi

Parler, chanter, prier mais aussi… visiter. Après la fin des JMJ, les pèlerins lyonnais qui seront hébergés en famille, resteront encore quelques jours sur place. «J’ai quand même pris un maillot de bain, rigole Pierre. Ça serait dommage de ne pas en profiter.» «Je ne suis pas venue pour faire du tourisme, mais ça sera l’occasion de visiter la ville avec nos hôtes. Quand j’ai vu les photos du Corcovado, je me suis dit qu’il nous tendait les bras», sourit Aurélie dont le voyage coûte 2.300 euros. Il a été financé en partie par des actions comme des ventes de fleurs ou de gâteaux.