La rixe sanglante entre sosies va se régler aux assises
JUSTICE•Un imitateur de Serge Gainsbourg est jugé vendredi à Epinal pour tentative de meurtre commise sur un rival, sosie de Johnny Hallyday...William Molinié
C’est une histoire de rivalité qui pourrait faire sourire si l’issue n’avait pas été aussi sanglante. Le faux «Gainsbarre» et le faux «Johnny» vont se retrouver vendredi dans la salle d’assises des Vosges à Epinal. L’un sera dans le box, avec comme épée de Damoclès trente années de réclusion criminelle. L’autre sur le banc de la partie civile, avec le souvenir d’une agression à l’arme blanche.
Poignardé près de la carotide
Les faits remontent au 23 juillet 2011 à Epinal. Ce samedi après-midi, Michel Pacchiana, employé municipal, tond la pelouse en bas de l’immeuble de Denis Colnot. Les deux hommes se connaissent bien. Ils se croisent le soir dans les discothèques, les bars ou les karaokés de la région. Le premier est imitateur de Johnny Hallyday, le second de Serge Gainsbourg. Chacun voue une adoration à son idole.
Mais ce jour-là, le sosie de Johnny aperçoit le sosie de l’homme à la tête de chou à un balcon de l’immeuble, en-dessous duquel il est en train d’entretenir la pelouse. Des mots d’oiseau sont échangés. Le ton monte et le faux «Gainsbarre» s’empare d’un couteau de cuisine, descend de l’appartement et poignarde l’autre protagoniste dans le cou, tout proche de la carotide. Hospitalisée d’urgence, la victime est sauvée de justesse.
L’accusé assure «ne pas avoir voulu tuer»
Renvoyé pour tentative de meurtre devant la cour d’assises des Vosges, Denis Colnot, le sosie de Gainsbourg, a reconnu les faits. «Il lui tarde de s’expliquer. Mais il est inquiet. Il assure ne pas avoir voulu le tuer», explique à 20 Minutes son avocat, Gérard Welzer, qui le défendra au procès. «Ce sont deux copains en réalité. Il y a certainement une querelle d’égo. La partie civile s’est moquée de lui. Conséquence, il a pété les plombs», poursuit-il.
Pour l’avocate de Michel Pacchiana, «l’intention criminelle ne fait pas de doute», indiquait-elle en mars 2012 à l’Est Républicain, lors de la reconstitution de la scène de crime. «Si [mon client] s'en est sorti vivant, c'est avant tout une question de chance», assurait-elle. Les jurés auront une semaine entière, jusqu’au 21 juin, pour comprendre ce qui a poussé Denis Colnot à réagir de façon aussi radicale.