JUSTICEAffaire Laetitia : Les dénégations de Gilles Patron

Affaire Laetitia : Les dénégations de Gilles Patron

JUSTICEAu septième jour du procès de Tony Meilhon...
A Nantes, Guillaume Frouin

A Nantes, Guillaume Frouin

Dans quelques mois, Gilles Patron sera à la place de Tony Meilhon, dans le box des accusés. Mais jeudi, c’est comme témoin qu’il est venu à la cour d’assises de Loire-Atlantique. Le père de la famille d’accueil de Laëtitia -mis en examen pour «viols» et «agressions sexuelles» sur la sœur jumelle de celle-ci, Jessica, et cinq autres adolescents hébergés- n’a «pas d’explication» au mal-être de l’adolescente, les semaines précédant sa rencontre avec Tony Meilhon.

La jeune fille avait pourtant confié à une amie, Laura, avoir été elle aussi «violée» par Gilles Patron. «Elle était très mal, très blanche», se souvient celle qui a ensuite été la première, en août 2010 à porter plainte contre le père de la famille d’accueil. « Jamais je n’ai touché à un cheveu de Laëtitia, je peux le jurer sur la tête de mes petits-enfants», réfute solennellement l’intéressé, à la barre. «Je crois qu’il faut laisser vos petits-enfants en-dehors de tout cela», coupe le président.

Interdite d’enterrement

Surnommé «P’tit Loup» par les jumelles, Gilles Patron était déjà connu pour surveiller leur entourage. «M. Patron avait besoin de tout maîtriser, de tout valider», se rappelle leur ancienne éducatrice, qui voyait donc les filles à l’extérieur «pour libérer leur parole». Celle-ci avait ainsi interrogé séparément les deux sœurs, après les premières accusations d’abus sexuels contre Gilles Patron. «L’une comme l’autre m’ont dit qu’il ne s’était rien passé», se souvient l’éducatrice. «Mais c’était dit sans affect, sans surprise, sans émotion». Peut-être de peur de perdre leur nouvelle «famille de cœur».