JUSTICETony Meilhon: «La violence, je l'ai subie et je l'ai retranscrite»

Tony Meilhon: «La violence, je l'ai subie et je l'ai retranscrite»

JUSTICECe jeudi, au deuxième jour de son procès pour l'enlèvement et la mort de Laëtitia Perrais, Tony Meilhon apparait comme violent et manipulateur...
Guillaume Frouin

Guillaume Frouin

Les jurés de la cour d’assises de Loire-Atlantique, à Nantes, ont poursuivi jeudi l’examen de la personnalité de Tony Meilhon, au deuxième jour de son procès pour l’enlèvement et la mort de Laëtitia Perrais en janvier 2011, près de Pornic (Loire-Atlantique). Comme sa victime, ce délinquant récidiviste de 33 ans – qui a passé treize ans de sa vie en détention – a été placé très jeune dans un foyer, après le divorce de ses parents. «C’est là que j’ai appris mes premiers vols de voitures, mes premiers casses, mes premiers gros deals», affirme l’accusé, cheveux noués par une queue de cheval.

Une fellation imposée à un co-détenu

Ce passionné de pêche à la ligne se montre également très vite brutal. «La violence, je l’ai subie et je l’ai retranscrite», se défend-t-il. Témoin de sévices sur ses animaux domestiques, l’adolescent de Couëron se montre lui aussi sadique sur un «chien cancéreux» de son quartier, qu’il enferme dans un four «juste pour se taper une barre de rire»... Plus tard, en 2001, Tony Meilhon est condamné par une cour d’assises des mineurs pour avoir roué de coups et imposé une fellation à co-détenu écroué pour le viol de sa petite sœur. «C’est pas moi le détraqué sexuel: je l’ai fait pour venger la petite fille», affirme-t-il au président.

En prison, il a feint la folie

Père d’un garçon de 9 ans – conçu en détention et placé lui aussi en famille d’accueil – cet accusé volubile dit également avoir été «toujours déçu par les femmes». Sa mère, en premier lieu – à qui il reproche de s’être remariée avec un beau-père qu’il «hait».

Tony Meilhon – accro à l’alcool, au cannabis et la cocaïne – apparaît enfin comme manipulateur. Il confesse ainsi avoir «menti à 80 %» lors de l’instruction. Après la mort de Laëtitia, il a même «tenté de se faire passer pour fou» en détention, en faisant des tentatives de suicide ou chantant des chansons «obscènes» sur l’adolescente, «pour être déclaré pénalement irresponsable». Difficile, dans ces conditions, de croire en l’existence de son prétendu «complice».