Menace à Strasbourg: «J'ai appelé ma mère pour qu'elle vienne me chercher»
TÉMOIGNAGES•es lycéens et collégiens strasbourgeois, internautes de «20 Minutes», décrivent l’ambiance tendue dans les établissements scolaires de la ville...Christine Laemmel
Un important dispositif de sécurité a été déployé ce vendredi devant les établissements scolaires de Strasbourg, après la découverte d’un message menaçant d’attaquer des élèves.
Plusieurs internautes de 20 Minutes, collégiens et lycéens, nous ont contactés via notre compte Twitter et [email protected].
>> Lycéen, collégien, prof ou parent d’élève, racontez-nous l’ambiance dans votre établissement et le dispositif de sécurité mis en place, en participant dans les commentaires ou en nous contactant à [email protected]
Depuis hier soir, la nouvelle s'est répandue progressivement, surtout via les réseaux sociaux. Léa, du lycée Notre Dame, raconte: «Hier soir, sur Twitter et Facebook, j'ai vu quelques messages disant "Demain on meurt" mais je n'y ai pas vraiment porté attention. Mais en me réveillant ce matin, je reçois un message "T'es pas au courant du truc? Y'a un fou qui veut attaquer un lycée de Strasbourg.»
Chloé, collégienne à «La Doctrine Chrétienne», a découvert le fameux message ce vendredi matin, dans le tram. «Ma sœur est arrivée paniquée en me montrant le message. Nous avons appelé mon père pour lui dire. Nous avons fait demi-tour et avons prévenu le plus de monde possible.»
« @20minutes Aucune crainte pour aller ce matin en cours. Jusqu'à 12h où j'ai vu policiers, journalistes et radios... Une boule au ventre ! — Esinda Steimer (@s_esinda) 17 mai 2013 »
A l’intérieur des établissements, une certaine «tension» est palpable d’après Alexandre, du lycée Saint Etienne. «Toutes les discussions tournent autour de ça», explique le jeune homme. Selon lui, beaucoup sont «choqués» par «l’agressivité du message», et «surpris», par l’ampleur du dispositif. Valentin, en direct de «La Doctrine», nous confie que «le personnel enseignant est plutot "tendu". Ils nous font parler d'autre chose en cours».
«Mon lycée a reçu une lettre de menace»
Dans les classes comme sur Twitter, de nombreuses rumeurs circulent. «Deux amies on crus le voir dans l’arrière cour du lycée à 11 heures, illustre Valentin, mais elles sont bien sûr sûres de rien. Nous discutons par SMS avec nos amis dans les différents autres lycées de Strasbourg, pour voir comment c'est chez eux.» La panique gagne aussi le collège de Chloé, où «une rumeur circule selon laquelle le tueur est à l'intérieur de l'établissement». «Ça fait peur», résume Alexandre.
« @20minutes Ambiance stressante aux Pontonniers. Tout le monde est tendu. On a connu mieux comme journée. — SuhrCharlotte (@SuhrCharlotte) 17 mai 2013 »
La psychose a encore enflé cet après-midi, au lycée Saint-Etienne, selon Alexandre, joint par téléphone. «Beaucoup de parents sont venus chercher leurs enfants entre midi et deux, l'air très angoissés.» Dans sa classe, il note une dizaine d'absents, alors qu'ils étaient quasiment au complet ce matin.
Léa fait partie de ceux-là. «J'ai décidé d'appeler ma mère pour qu'elle vienne me chercher. Je suis rentrée et restée en contact avec mes amies».
«Moi ça me fait peur, nous dit Alexandre, il y a sans cesse de nouvelles rumeurs, de fusillades, de suicides.» Une lettre de menace aurait été envoyée au lycée ce vendredi, conseillant aux parents de «laisser leurs enfants à la maison...».
Lettre de menace au lycée Saint Etienne à... par StrasTv
«J'ai pu rentrer avec un gros sac qui pouvait paraître suspect, sans avoir été fouillé»
Les internautes décrivent une importante présence des forces de l’ordre. «Des policiers sont devant le collège», nous décrit Chloé. Et une sécurité renforcée pour rentrer dans les établissements. «L’entrée principale est fermée, raconte Alexandre, élève au lycée Saint-Étienne. On rentre au compte-gouttes par le petit portail, entourés par la CPE et un policier». Le lycéen s’étonne cependant d’avoir pu rentrer avec un «gros sac qui pouvait paraître suspect, sans avoir été fouillé.»
Dans le collège de Chloé, les mesures de sécurité semblent plus draconiennes. «Il y a eu un message vocal (au micro) disant que PERSONNE ne devait sortir entre midi et deux. Pareil pour 10 heures pour les lycéens. Les élèves sont terrorisés. Ils ont énormément peur d'être tués. PRAY.»