Paris: Un homme se suicide devant des enfants dans un groupe scolaire
FAITS DIVERS•Extérieur à l'établissement, il est entré dans le hall de l'école avant de retourner son arme, un fusil à canon scié, contre lui...A.Ch. avec AFP
Un homme de 51 ans s'est suicidé jeudi en fin de matinée en se tirant une balle dans la tête à l'aide d'un fusil à canon scié, dans le hall de l'école située rue Cler (Paris 7ème) devant une dizaine d'enfants, a-t-on appris de source policière. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme, extérieur à l'établissement, est entré dans le hall de l'école parisienne et a retourné l'arme contre lui devant ces enfants ainsi qu'un adulte dont on ignore la fonction. Le désespéré serait entré dans l'école «sans difficulté», selon la source, et selon les tout premiers éléments d'enquête. Les policiers n'avaient pu immédiatement établir son identité ni les raisons qui l'ont poussé à ce geste dans l'enceinte de cet établissement privé catholique sous contrat avec l'Etat. Une enquête a été ouverte, a-t-on précisé de même source.
Le mobile du suicide toujous inconnu
Le recteur de Paris François Weil a déclaré en début d'aprés-midi que le suicide avait eu lieu «ce matin vers 11h30, au moment où les enfants allaient déjeuner. L’individu a cherché à entrer de force dans l’établissement en bousculant les deux gardiens de l'école. Il a alors sorti son arme de son sac durant la bousculade et a tiré». Pour le recteur, «il n’est pas encore temps de répondre aux questions des conditions d’accès à l’école». «Aucun enfant n'a été blessé, les services du Samu ont pris en charge les dix élèves qui ont vu la scène en cellule psychologique». Il s'agit d'enfants de CP qui passaient dans le hall de l’école maternelle pour se rendre au réfectoire. On ne connaît toujours pas le mobile du suicide et l'identité de l'homme de 51 ans n’a pas été dévoillée. Il ne s'agit ni d'un parent d'élève ni d'un membre du personnel de l'école. Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, actuellement à Bruxelles, rentre d'urgence à Paris pour se rendre sur place en début d'aprés-midi. Une conférence de presse du ministre devrait avoir lieu vers 15h. François Fillon, député de la 2e circonscription de Paris, et Rachida Dati, maire du 7e arrondissement, étaient sur place à la mi-journée, ainsi que Anne Hidalgo, candidate à la mairie de Paris.
«Ils nous ont dit qu'il fallait se cacher»
Notre journaliste sur place nous rapporte que l'école est actuellement entourée d'une zone de sécurité, seuls les parents peuvent accéder pour venir récupérer leurs enfants. Parmi eux, le petit Adrien, neuf ans, témoigne avoir «vu le monsieur par terre avec beaucoup de sang» et avoir «entendu le coup de pistolet». «Ils nous ont dit qu’il fallait se cacher, j’ai eu très peur», poursuit Adrien. Christelle, maman de deux enfants scolarisés dans le groupe scolaire, est venue les chercher en milieu de journée, mais dit «n'avoir pas été prévenue»: «C’est ma soeur qui m’a informée», raconte-t-elle, se disant «émue et angoissée»: «On n'a pas à faire ça devant des gamins». Son fils, Alexandre, âgé de huit ans et élève en CE2 dans l'école élémentaire de la rue Cler, dit qu’il a eu peur mais n'a rien vu: ce sont ses copains qui lui ont traconté qu’ils avaient vu beaucoup de sang. L'enfant est néanmoins «stressé à l’idée de retourner à l’école».
D'après nos informations, Anne Hidalgo, candidate socialiste à la mairie de Paris, est arrivée sur place. Le directeur de cabinet du recteur de Paris s'est également rendu à l'école, et une cellule de soutien psychologique est en train d'être mise en place, a indiqué l'Académie de Paris. L'école maternelle fait partie d'un ensemble scolaire qui comprend également l'école élémentaire, le collège et le lycée dans le quartier du Gros Caillou à deux pas des Invalides et de la Tour Eiffel.