TOURISMELe camping séduit les cadres

Le camping séduit les cadres

TOURISMEEn vingt ans, ce mode de vacances populaire a étendu son offre vers le haut de gamme...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Slip de bain moulant et tongs. Dans le film Camping, Franck Dubosc incarnait un vacancier de l’hôtellerie de plein air caricatural. Une image qui ne reflète pas l’éclectisme de la clientèle des campings. Car selon les chiffres 2013 présentés jeudi par la Fédération nationale de l’hôtellerie en plein air (FNHPA), les CSP +représentent désormais 29% des campeurs. «Il y a vingt ans, le camping était l’apanage des personnes aux faibles moyens financiers. Mais la crise et la montée en gamme des campings ont contribué au développement de cette clientèle qui privilégie l’hébergement en mobil-home, chalet ou tente aménagé», explique Guylhem Feraud, président du FNHPA.

Autre phénomène: les vacanciers français ayant déserté la Tunisie après la révolution de Jasmin en 2011, certains d’entre eux se sont reportés sur l’offre touristique française et ont découvert le camping à cette occasion. «Beaucoup ont trouvé que le rapport qualité-prix était intéressant et sont devenus adepte de la formule», précise Guylhem Feraud. Car le tarif moyen d’un emplacement nu pour deux personnes en haute saison revient à 288 € dans un camping 5 étoiles. Et la location d’un mobil-home en 5 étoiles pour une semaine en famille s’élève à 1.105 €.

Des prestations plus qualitatives

Pour attirer cette nouvelle clientèle exigence, les acteurs du secteur ne lésinent pas sur les moyens. En 2012, ils ont effectué 395 millions d’euros d’investissements pour améliorer le confort des hébergements et développer leurs équipements de loisirs. Désormais 55% des campings se positionnent dans le haut de gamme (3, 4 et 5 étoiles). Avec des service en plus pour leurs clients : 44% disposent d’un bar, 43% d’une piscine, 41 % d’une épicerie, 37% d’un restaurant, 35% du wifi et 23% d’un court de tennis. «L’esthétique des mobil-home a aussi beaucoup évolué: ils ressemblent désormais à des maisonnettes qui s’intègrent beaucoup mieux aux paysages», souligne Guylhem Feraud. Certains campings ont aussi développé une offre d’animations qui n’a rien à envier aux hôtels-clubs. Ils proposent des balades en péniche, des visites de villages pittoresques, des Spa, la dégustation de produits locaux et des soirées à thèmes. Une offre plus riche qui a fait changerle regard des Français sur ce mode de vacances puisque quatre sur cinq l’envisagent désormais pour leurs congés.

«Là, les étiquettes tombent»

Jean-Claude, 56 ans, Expert-comptable à Marseille
(Bouches-du-Rhône)

«Certains de mes amis ricanent lorsque je leur dis que j’adore le camping, mais j’assume! Chaque année, ma femme et moi séjournons deux semaines en camping, généralement à celui d’Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées). Et le reste des vacances, nous partons souvent à l’étranger. C’est l’équilibre parfait. Pas question cependant pour nous de nous priver d’un certain confort. Nous séjournons toujours dans des campings quatre étoiles, à l’intérieur de mobil-home de 45m2 avec terrasse. Hormis la literie qui n’est pas terrible, le reste des prestations ressemble à ce qu’on peut trouver dans un hôtel-club. Il est possible de participer à des animations, pratiquer du sport en groupe, assister à des soirées spectacles. Et au camping d’Argelès-Gazost, nous retrouvons des personnes avec lesquelles nous avons lié amitié. Quel plaisir de jouer à la pétanque ou à la belote avec eux! J’apprécie aussi le fait de croiser toutes les catégories sociales. Car au camping, les étiquettes tombent».