JUSTICEJean-Pierre Michel avait bien le droit d'écrire que Frigide Barjot «représente la pire des homophobies»

Jean-Pierre Michel avait bien le droit d'écrire que Frigide Barjot «représente la pire des homophobies»

JUSTICEFrigide Barjot a été déboutée de sa plainte en diffamation à l'encontre du sénateur socialiste Jean-Pierre Michel...
Alexandra Luthereau

Alexandra Luthereau

Le jugement est tombé ce jeudi. Jean-Pierre Michel, sénateur socialiste et rapporteur de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe avait le droit d’écrire que «Frigide Barjot et ses amis représentent la pire des homophobies qui est».

Dans une lettre de refus d’audition de la porte-parole de «Manif pour tous», Jean-Pierre Michel avait argumenté sa décision en affirmant qu’il était «extrêmement réservé» vis-à-vis du collectif. Et d’ajouter: «Mon point de vue est clair, vous représentez la pire des homophobies qui est. “Je n’ai rien contre les homosexuels, j’ai plein d’amis homosexuels, mais je refuse l’égalité qui leur est due”; pour moi cela est dans la lignée “je ne suis pas raciste, mon voisin est noir", vous êtes dans le déni d’homophobie, comme d’autres sont dans le déni de racisme.»

Liberté d’expression

Pour le juge du tribunal de grande instance de Paris, l'argumentaire de Jean-Pierre Michel n'est en rien diffamatoire. «De tels propos, si cinglants soient-ils, ne sont au demeurant, manifestement, que la simple expression d'une opinion politique (l'emploi des locutions "de mon point de vue", "j'estime" n'étant en rien des clauses de style en l'espèce), laquelle relève, dans un état démocratique, de la liberté d'expression», a expliqué le juge.

Le sénateur, qui demandait 1 euro de dommages et intérêts pour procédure abusive, a lui aussi été débouté.