Pour ses uniformes, la police se passera désormais d'Armor-Lux
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La police va changer de prestataire pour la confection des uniformes de ses 120.000 fonctionnaires, jusqu'à présent fournis par la PME finistérienne Armor-Lux, qui resteront toutefois «made in France», selon des sources concordantes.
Armor-Lux, apparue en pleine lumière quand Arnaud Montebourg avait posé fin 2012 dans sa célèbre marinière pour défendre le «fabriqué en France», a fait part à l'AFP de son intention de déposer un recours. Le ministre du Redressement productif est intervenu dans le dossier en appelant mercredi soir le vainqueur du marché, un consortium mené par une filiale de GDF Suez, à partager le contrat avec l'entreprise de Quimper. La direction générale de la police nationale (DGPN) avait auparavant annoncé son intention de «renouveler» l'important marché des uniformes.
Arnaud Montebourg a confirmé que ce renouvellement avait été confié à Ineo, filiale du groupe GDF Suez, associée à La Calaisienne et Balsan, deux PME du textile spécialisées dans la confection d'uniformes, qui emploient près de 360 salariés dans le Pas-de-Calais et en Isère. «Ce choix ne remet pas en cause la qualité et le savoir-faire de l'offre portée par Armor Lux», a déclaré le ministre dans un communiqué soulignant que la DGPN avait jugé l'offre d'Ineo «meilleure», «sur le plan de la performance financière comme de la performance technique». «Rien ne permet de dire» que l'offre d'Ineo «est moins favorable que celle du groupement Armor» en termes de «fabrication française», a-t-il reconnu.
Une quarantaine de contrats en CDD non reconduits
Invoquant toutefois «un souci de solidarité et de préservation des savoir-faire de la filière textile française», il a appelé GDF Suez à explorer «toutes les voies et moyens» permettant de «confier aux PME-PMI du groupement Armor une partie du chiffre d'affaires et des pièces à réaliser». Selon GDF Suez, le patron du groupe, Gérard Mestrallet, «a demandé à ses équipes d'étudier, dès que la procédure le permettra, une possible collaboration» avec ces entreprises.
De sources policières, la DGPN a «évincé» du marché trois candidats dont Armor-Lux, selon les termes en vigueur dans ce genre de dossier. Ils ont reçu une lettre et ont onze jours, jusqu'à samedi, pour éventuellement le contester et engager un recours devant un juge administratif, a-t-on précisé, confirmant une information du Canard Enchaîné et de Ouest France.
Une quarantaine de contrats en CDD ne seront pas reconduits, selon le groupe Armor-Lux, après le non renouvellement du marché, qui représente 20 millions d'euros (hors taxes) sur cinq ans. Armor-Lux se partageait cette somme avec deux autres PME, a-t-il précisé.