Intervention télévisée: François Hollande défend son action et confirme ses ambitions
POLITIQUE•Sans rien annoncer de nouveau, le président s'est mué en pédagogue de sa propre action...Matthieu Goar
Ses lieutenants de la majorité, qui serinent chaque semaine le mot «pédagogie», ont dû se réjouir devant leur télévision. Jeudi soir, face à David Pujadas, François Hollande a passé plus d’une heure à expliquer ses principales mesures. Sans rien annoncer de nouveau à part un «choc de simplification» administrative, déjà abordé lors de son déplacement à Dijon, et les contours de la taxe à 75%, qui sera payée par les entreprises qui continuent à payer leurs cadres dirigeants plus d’un million d’euros.
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«Je suis lucide, conscient», assène le président de la République, interrogé sur la crise et l’augmentation du nombre de chômeurs, qui a flirté avec le record de 1997. «Quand je me suis présenté, je connaissais la situation […] Ce que nous n’avions pas anticipé, c’est que la crise durerait encore plus longtemps.» Alors que la croissance de 2013 devrait être nulle, le chef de l’Etat a répété sa volonté d’inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année. «Ce n’est ni un vœu, ni un pronostic, c’est un engagement.»
Un appel à tous les Français
Que faire pour relancer l’économie? Utiliser les outils mis sur la table, prône Hollande qui demande d’attendre les effets des 150.000 emplois d’avenir, des contrats de génération mais aussi des 20 milliards d’euros du pacte de compétitivité. «Je n’ai pas la responsabilité du pays depuis dix ans mais depuis dix mois. Mais je ne me défausse pas», plaide-t-il, en promettant aux entrepreneurs un «choc de simplification» qui diviserait par trois la masse de démarches administratives.
«J’ai besoin de tous les Français, les salariés, les entrepreneurs, tous ceux qui contribuent à l’activité économique.» Alors que les opposants au mariage pour tous s’étaient réunis devant le siège de France Télévisons, plus tard, le chef de l’Etat a évoqué le climat actuel dans le pays. «En ce moment, il y a une radicalité, une violence, dans la rue, dans les expressions […] Moi j’aime tous les Français», constate Hollande, serein devant les critiques qui viennent parfois de son propre camp: «J’ai le cuir solide.»