Garçons-filles: Les stéréotypes se forment avant l'école, selon un rapport de l'Igas

Garçons-filles: Les stéréotypes se forment avant l'école, selon un rapport de l'Igas

© 2013 AFP

© 2013 AFP

Les stéréotypes garçons-filles se forment «très tôt», avant l'entrée à l'école, par exemple dans les lieux d'accueil des jeunes enfants, où les jouets et les activités choisis contribuent à une différenciation des sexes, souligne un rapport publié ce jeudi.

Brigitte Grésy et Philippe Georges, de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), s'étaient vu confier l'été dernier une mission par la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, sur l'accueil collectif des enfants de moins de 3 ans, période où se joue la construction des identités sexuées.

«Une forte division sexuelle» dans les métiers de la petite enfance

Dans leur rapport, remis jeudi à la ministre, les auteurs font le constat que les métiers de la petite enfance sont déjà marqués par «une forte division sexuelle», avec l'attribution aux personnels --majoritairement des femmes-- de «caractéristiques féminines». La question est «absente des programmes» des professionnels, et la formation continue, «quasi inexistante sur ce point», poursuit le rapport.

Or «à partir des observations menées, les petites filles sont moins stimulées, moins encouragées dans les activités collectives tandis que leur apparence est davantage l'objet des attentions des adultes». A l'inverse, «les préoccupations pour les activités physiques sont plus prononcées quand il s'agit des garçons». Au cours des échanges verbaux, «les professionnels interrompent plus fréquemment les filles que les garçons», relève aussi cette enquête.

«Un monde binaire» dans le domaine des jouets

Les jouets utilisés renvoient également à «un monde binaire». Ainsi, ceux des garçons sont «plus nombreux et diversifiés que ceux des filles et sont associés à l'extérieur», alors que ceux des filles «son plus limités en nombre» et «souvent réduits au champ des activités domestiques et maternelles». Ces jouets renvoient à des compétences différentes: plutôt verbales pour les filles, plutôt mathématiques et scientifiques pour les garçons.

Les stéréotypes sont aussi présents dans la littérature enfantine: ainsi, sur 78% des couvertures de livres pour enfants figure un personnage masculin, peu décrit par un attribut de genre (comme la barbe ou une casquette). A l'inverse, les personnages féminins «ne sont décrits qu'à l'aide d'attributs considérés comme propres à leur sexe» (vêtements, éléments de coiffure...)

Pour «une éducation à l'égalité entre les filles et les garçons dès la naissance», les auteurs du rapport font une série de recommandations, comme l'élaboration d'un kit de sensibilisation pour l'ensemble des crèches ou l'intégration dans les formations des personnels de la petite enfance d'un enseignement spécifique sur le sujet.