SOCIETELa galère de la garde d'enfants

La galère de la garde d'enfants

SOCIETEIl manque environ 500.000 places dans les structures d'accueil pour répondre aux besoins...
alexandra bogaert

alexandra bogaert

Faire garder son enfant, jusqu'à l'âge de 3 ans, relève toujours du casse-tête. Malgré quelque 10.000 places créées chaque année –tous modes de garde confondus–, il en manque encore entre 350.000 et 500.000 pour répondre aux besoins. D'après les chiffres de l'Observatoire national de la petite enfance, publiés mardi, la France métropolitaine disposait en 2011 d'un potentiel de 50 places de garde pour 100 enfants de moins de 3 ans. Un enfant sur deux reste donc à la porte des structures qui lui sont dédiées!

D'ailleurs, 63 % d'entre eux étaient gardés par leurs parents l'an dernier. Parfois par choix, grâce aux congés parentaux, aux horaires de travail décalés ou au travail à domicile qui permettent à un parent (essentiellement la mère) de s'occuper de son enfant. Mais pouponner à temps plein est souvent un pis-aller.

De fortes disparités régionales

La Caisse nationale des allocations familiales le sait, puisque seules 26% des familles interrogées l'an dernier désiraient garder leur enfant. Un autre quart souhaitait décrocher une place en crèche. Or ces structures collectives ne peuvent accueillir que 15% des enfants de moins de 3 ans. Les assistantes maternelles proposent une solution d'accueil pour 28 % des petits, quand l'école accueille près de 5% des 2-3 ans.

Ces chiffres nationaux cachent de fortes disparités. Selon les régions, la capacité d'accueil se situe entre 9 et 80 places pour 100 enfants de moins de 3 ans! Le Grand Ouest est le mieux doté quand la Corse et les Ardennes ont peu de places. «On n'offre pas à l'ensemble des parents les mêmes chances d'accès à un mode d'accueil en fonction de leur lieu de résidence», a déploré lundi Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille, à l'occasion du lancement d'une mobilisation pour la petite enfance.

Pour Osez le féminisme, une seule solution: créer 500.000 places en crèche.

«J'ai été contrainte de prendre un congé parental...»

Pendant que sa maman répond au téléphone, Ombeline gazouille gentiment. Agée de six mois, la petite Parisienne devrait déjà être accueillie dans une crèche. «Mais nous n'avons pas eu de place, répond Sylvie, la maman. J'ai été contrainte de prendre un congé parental. Je devais reprendre le travail en septembre. Finalement, ce sera en février.»

Un problème financier

Fonctionnaire dans un grand ministère, Sylvie avait pourtant lancé toutes les démarches bien avant la naissance. «Le problème, c'est que la petite est née le 1er mai. Or les places en crèche pour la rentrée sont souvent déjà toutes attribuées à ce moment-là.» Sylvie a donc renouvelé les demandes. «Je ne sais pas si cela fonctionnera. Financièrement, cela pose problème de ne pas avoir repris le boulot.» Heureusement, elle a pu compter sur le soutien de ses responsables et collègues. «J'ai la chance d'avoir été remplacée... On ne peut pas demander aux parents de tout gérer tout seul. Ce n'est pas possible.»