Affaire Merah: La DCRI aurait ralenti les investigations, selon des policiers toulousains
TERRORISME•Les policiers toulousains ce la Direction régionale du renseignement intérieur (DRRI) ont envisagé de transmettre le dossier Merah au parquet antiterroriste dès juin 2011, mais n'ont jamais eu de retour de leur hiérarchie...Sipa
La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) aurait ralenti les investigations concernant Mohamed Merah et ce alors que deux membres du renseignement à Toulouse avaient alerté leurs supérieurs sur la dangerosité du jeune homme dès juin 2011, d'après les auditions de ces deux agents dont Libération publie des extraits ce mercredi sur son site Internet.
Les policiers toulousains du Renseignement intérieur ont envisagé de transmettre le dossier Merah au parquet antiterroriste dès juin 2011, révèle le quotidien. Le patron de la Direction régionale du renseignement intérieur (DRRI) de Toulouse, Christian Ballé-Andui et le brigadier chargé du suivi de Merah évoquent un «potentiel de dangerosité élevé» dès le 15 juin 2011, mais n'ont jamais eu de retour de leur hiérarchie.
«On ne travaillait plus directement sur lui»
La DCRI organise finalement un «debriefing préventif» de Merah cinq mois plus tard, qui «n'a pas permis de faire le lien entre Mohamed Merah et un éventuel réseau jihadiste», relèvent-ils alors. S'en suit une diminution du «degré de surveillance relative à Mohamed Merah» d'après les policiers toulousains. «On ne travaillait plus directement sur lui», résume «Hassan», brigadier chargé du suivi de Merah.
Le jour de la tuerie de Montauban, le 15 mars 2012, où Mohamed Merah abat deux parachutistes et en blesse grièvement un troisième, Christian Ballé-Andui alerte sa hiérarchie sur la probable piste islamiste, ayant appris «que le régiment de Montauban revenait de rotation en Afghanistan». Ses supérieurs en décident autrement et le maintiennent sur «la piste de l'ultra-droite», rapporte encore Libération. Et ce quelques jours avant la seconde tuerie de Merah le 19 mars, où il abat trois enfants et un professeur au collège juif d'Ozar Hatorah à Toulouse.