Mars: Une maison spatiale préfabriquée présentée à Strasbourg
ESPACE•Un prototype baptisé SHEE, pour «h abitat autodéployable pour environnements extrêmes» , a été conçu en Europe pour conquérir la planète rouge...20 Minutes avec agences
Cette grosse capsule dépliable ne contient que le minimum : deux lits, des toilettes et un système de recyclage de l’air et de l’eau. Elle s’appelle SHEE (pour « Self-deployable Habitat for Extreme Environments », c’est-à-dire « habitat autodéployable pour environnements extrêmes ») et a été présentée par des scientifiques européens cette semaine dans les locaux de l’Université internationale de l’espace (ISU) d’Illkirch-Graffenstaden, en banlieue de Strasbourg.
SHEE est un prototype d’habitat spatial, semblable à ceux qui pourraient être installés sur Mars ou sur la Lune dans les années à venir. Dans le détail, SHEE est une maison préfabriquée de 5,5 tonnes, capable de voyager dans un volume relativement réduit à bord d’un lanceur spatial, pour se déplier ensuite en quelques minutes, une fois déposée sur le sol d’une autre planète.
Capacité d’accueil : deux astronautes
Cet habitat peut abriter, dans 17 à 18 m² au sol et 50 mètres cubes, deux astronautes en totale autonomie pendant deux semaines. Ce projet de deux millions d’euros, financés à 75 % par l’Union européenne, est piloté depuis trois ans par un consortium d’entreprises privées de plusieurs pays européens et par l’université de Tartu, en Estonie.
Le prototype aujourd’hui mis au point n’est toutefois pas encore prêt à remplir sa mission. La solidité de ses parois en fibre de verre et résine, pas plus que son étanchéité, ne satisfont aujourd’hui aux normes applicables à un voyage interplanétaire.
Installé dans le désert au printemps prochain
En témoigne d’ailleurs l’absence d’un sas entrées/sorties pour les scaphandres, équipement qui serait évidemment indispensable sur Mars. « Pour l’heure, le SHEE a vocation à être testé sur Terre, dans des environnements isolés et hostiles », explique Virginie Taillebot, ingénieur projet à la Comex, entreprise marseillaise spécialiste des technologies sous-marines.
Au printemps prochain, ce premier prototype sera installé pendant plusieurs semaines dans le désert de Rio Tinto, au sud de l’Espagne, pour simuler une première expérience de vie sur Mars.
Un petit « village » dans l’espace
Les créateurs du SHEE espèrent aussi que leur habitat sera utilisé par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour des missions d’entraînement de ses astronautes. La Nasa américaine travaille d’ailleurs aussi, de son côté, à des recherches sur des modules habitables, dans la perspective de missions vers la Lune ou vers Mars, envisagées à l’horizon 2030.
Sur la planète rouge, où les astronautes devraient séjourner au moins plusieurs mois, plusieurs modules SHEE reliés les uns aux autres et formant une sorte de petit village seront nécessaires, avec, à leurs côtés, des stocks suffisants d’air, d’eau, de nourriture et de sources d’énergie.
« Direction la Lune avec la capsule spatiale SHEE de l'@ISUnet https ://t.co/OeK9VcOy1E pic.twitter.com/br7vXoQbqZ — France 3 Alsace (@F3Alsace) December 16, 2015 »