METEOROLOGIEClimat : Le retour d’«El Nino» envisagé avant la fin de l’année

Climat : Le retour d’«El Nino» envisagé avant la fin de l’année

METEOROLOGIESelon les spécialistes, le climat mondial peut potentiellement être affecté…
Romain Scotto

Romain Scotto

A l’heure de planifier les prochaines vacances d’été, un petit coup d’œil sur la météo n’est jamais de trop. Les prévisions saisonnières de Météo France qui s’étalent sur les sept prochains mois ne sont pas alarmistes, mais envisagent la possible apparition d’un phénomène «El Nino» avant la fin de l’année. Cet épisode climatique de grande ampleur, qui prend naissance dans la zone tropicale du Pacifique, naît du déplacement des eaux chaudes vers de l'ouest vers l’est de l’océan. Ce mouvement des couches océaniques superficielles modifie la circulation des masses d’airs qui, à terme, peut bouleverser l’ensemble des variations climatiques de la planète.

Pour Jean-Pierre Céron, directeur adjoint scientifique de la climatologie à météo France, il n’est pourtant pas nécessaire de s’alarmer. «Les prévisions vont dans le sens d’un «El Nino» faible à modéré, qui atteindrait son intensité maximale à l’automne. Mais on ne peut pas, à ce stade, exclure l’hypothèse d’un scénario neutre.» Autrement dit, que l’événement «El Nino» n’ait pas lieu.

Pas d'impact clair sur la Métropole

Généralement, ce phénomène apparaît à la fin du printemps ou au début de l’été et atteint son paroxysme en novembre, comme ce fut le cas en 1998, année du dernier épisode marquant d’«El Nino». Cette année-là, l’Europe avait été affectée en enregistrant un hiver très doux et un été plombé par des températures au-dessus de la normale. «Aujourd’hui, il est impossible de dire s’il y aura un impact sur la Métropole poursuit le scientifique. Trois années sur dix, il y en a un. Pour l’instant, ce n’est pas clair. On ne prévoit pas de scénario car on ne diagnostique pas de télé connections (une incidence sur le climat) vers nos régions.»

En revanche, les DOM-TOM et le bassin pacifique tropical sont plus concernés. Pour Météo France, un scénario sec est prévu sur les Antilles et la Guyane en juillet-août-septembre. La saison cyclonique devrait y connaître une activité inférieure à la normale. A la Réunion et Mayotte, les températures devraient être plus chaudes que d’habitude alors que se dessine une saison plus sèche en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie. Lors des épisodes précédents d’«El Nino», considéré comme le plus gros ventilateur de la planète, des incendies en Indonésie, inondations en Afrique de l’Est, et un gel des cultures en Californie, avaient notamment été observés.