Médecins diplômés à l'étranger: Une «situation alarmante» selon un syndicat
SANTE•Ils manifestent ce mercredi après-midi devant le ministère de la Santé à Paris...© 2011 AFP
La situation des médecins diplômés hors de l'Union européenne et qui exercent dans les hôpitaux français est «alarmante», estime l'un de leur syndicat, qui a appelé à manifester ce mercredi après-midi devant le ministère de la Santé à Paris. Ces médecins dont le diplôme n'est pas reconnu systématiquement en France, mais qui sont tout de même nombreux à exercer dans les hôpitaux sous un statut précaire et moins bien rémunérés, ont depuis 2006 accès à trois types de concours pour régulariser leur situation.
Mais ces procédures ne règlent pas tous les cas, et certaines prendront fin d'ici la fin de l'année, s'inquiète le Syndicat national des praticiens à diplôme hors Union Européenne (SNPADHUE), à l'origine de l'appel à manifester. «Si le gouvernement ne fait rien avant fin 2011, des milliers de médecins n'auront plus le droit de travailler et les hôpitaux qui ont besoin d'eux vont se retrouver en grande difficulté», estime le président du SNPADHUE, Salem Ould Zein.
Trois voies d'accès au statut de praticien hospitalier
En 2006, après un mouvement des médecins à diplôme étranger, le gouvernement avait mis en place trois voies d'accès au statut de praticien hospitalier. Ceux qui exerçaient déjà en France avant 2004 disposent de mesures transitoires jusque fin 2011: ils ont accès à un «examen professionnel» par spécialité, tenant compte de leur expérience acquise, qu'ils peuvent passer jusqu'à trois fois. Pour les autres, il existe deux concours, dont l'un destiné spécifiquement aux réfugiés et apatrides.
«Ces procédures ont réglé pas mal de cas, mais beaucoup sont aujourd'hui sans solution», selon Salem Ould Zein. Un millier de praticiens en poste avant 2004 et «environ 3.000» qui ont pris leurs fonctions après cette date, sont aujourd'hui dans l'incertitude, évalue son syndicat. En 2006, le nombre de médecins à diplôme hors UE (dont certains ont la nationalité française) exerçant dans les hôpitaux français avait été évalué à environ 7.000 (dont 4.000 en formation) par les pouvoirs publics. Le ministère de la Santé a indiqué à l'AFP qu'il travaillait en concertation avec les associations de médecins à diplôme étranger.
«Notre priorité actuelle est de nous assurer que tous ceux qui veulent passer l'examen puissent le faire dans les meilleures conditions», a-t-il ajouté, précisant que le nombre de candidatures pour 2011 n'était pas encore connu, les derniers dossiers étant en cours de traitement. Le syndicat de médecins urgentistes Amuf a apporté son soutien à la manifestation de mercredi, soulignant que les médecins à diplôme étranger assumaient souvent «les spécialités et travaux les plus difficiles, les gardes de nuit, les permanences de soins, les cumuls de fonctions».