TABACMais qu'est-ce qui fait reculer les ventes de cigarettes en France?

Mais qu'est-ce qui fait reculer les ventes de cigarettes en France?

TABACPaquets neutres, mois sans tabac en novembre et l’essor de la cigarette électronique expliquent peut-être cette baisse...
Interdire le tabac serait "la" solution pour faire baisser la consommation de cigarettes, pour un quart des Français, selon un sondage
Interdire le tabac serait "la" solution pour faire baisser la consommation de cigarettes, pour un quart des Français, selon un sondage - KENZO TRIBOUILLARD / AFP
20 Minutes avec AFP

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Après une hausse en 2015, l’année 2016 marque un recul de 1,2 % des ventes de cigarettes en France, selon des chiffres de Logista, que l’AFP s’est procurés lundi. En valeur, le recul des ventes de cigarettes est de 1,1 %, à 15,17 milliards d’euros. Ce chiffre pourrait encore baisser cette année avec une hausse prévue du prix des cigarettes et du tabac à rouler fin janvier de l’ordre de 30 à 40 centimes pour les premières et de 1,40 à 1,60 euro pour le second. Un arrêté d’homologation des prix, fixant le nouveau prix des paquets de cigarettes, doit être publié au Journal officiel dans les prochains jours.

Les professionnels de santé se félicitent quand les professionnels du secteur mettent eux en cause l’augmentation du marché parallèle, mais chacun s’interroge sur les raisons de cette baisse.

L’impact des paquets neutres ?

« Toute baisse de la vente de tabac correspond à une baisse de la consommation, donc on ne peut que s’en féliciter mais elle pourrait baisser encore plus vite si on augmentait les prix, si on appliquait les lois avec l’interdiction de fumer dans les lieux publics ou encore l’interdiction de vente aux mineurs », lance le professeur Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme (CNCT).

Pour Bertrand Dautzenberg, pneumologue à La Pitié-Salpêtrière (Paris) et président de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT), estime que « l’arrivée des paquets neutres sur le marché français dès l’automne, le mois sans tabac en novembre et l’essor de la cigarette électronique ont eu un effet sur ces ventes en 2016 ».

En 2015, les ventes de cigarettes avaient déjà enregistré une hausse de 1 % en volume, ce qui représentait une première depuis 2009. 2014 et 2013 avaient en revanche enregistré des baisses respectives de 5,3 % et 7,5 %.

Le tabac à rouler se porte bien

Pour expliquer ces baisses, les professionnels du secteur accusent eux le marché parallèle (achats à l’étranger ou de cigarettes de contrebande) qui « ne cesse d’augmenter ». Selon une étude de KPMG publiée en juin 2016, il s’établissait à 27,1 % de la consommation en France, en 2015.

« Nous avons vraiment le sentiment qu’il s’agit d’un transfert de consommation qui se fait au profit des réseaux officieux car des études montrent que la consommation de tabac ne baisse pas tant que ça en France », note le président de la Confédération des buralistes, Pascal Montredon.

Par ailleurs, ce recul relativement modéré des ventes peut s’expliquer par la stabilité des prix.

Après une augmentation de 40 centimes en octobre 2012, puis de 20 centimes en juillet 2013, la dernière hausse du prix des cigarettes est intervenue en janvier 2014, portant le prix du paquet le moins cher à 6,50 euros, et celui du plus cher, pour la marque la plus vendue (Marlboro), à 7 euros.

Le tabac à rouler, prisé des jeunes, a lui enregistré en 2015 une hausse de 0,43 % en volume, à 9,28 milliards d’unités. Le tabac à rouler « est en hausse car il représente une alternative légale pour les fumeurs qui ne peuvent plus se permettre d’acheter des cigarettes, devenues trop chères », explique à l’AFP une source du secteur qui souhaite garder l’anonymat.