MALADIESVIDEO. Grippe: L'épidémie sera-t-elle plus mortelle cette année?

VIDEO. Grippe: L'épidémie sera-t-elle plus mortelle cette année?

MALADIESL'épidémie de grippe devrait progresser au moins jusqu'à la semaine prochaine et certains hôpitaux risquent d'être saturés...
Laure Cometti

L.C.

Un virus en progression. La ministre de la Santé Marisol Touraine a de nouveau demandé aux hôpitaux de libérer des lits pour faire face à la grippe. Alors que l’Hexagone est loin d’être débarrassé de l’épidémie, qui devrait atteindre son pic la semaine prochaine, 20 Minutes ausculte le dispositif de santé.

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Les hospitalisations et consultations en hausse

« La dynamique de l’épidémie est importante », indique à 20 Minutes François Bourdillon, directeur général de l’agence Santé publique France. « Nous avons pu le constater car la part des hospitalisations après un passage aux urgences pour grippe a été très élevée, en particulier chez les + de 65 ans (50 %) et les + de 80 ans (80 %). C’est un peu au-dessus des années précédentes », estime-t-il.

Les données du réseau Sentinelles indiquent à ce stade une hausse du Taux de consultations pour syndrome grippal par rapport à l’hiver 2015-2016.

« Cette année, les seniors (personnes âgées de plus de 65 ans) sont touchées plus précocement et de manière plus importante que les années précédentes », estime l’Institut de recherche pour la valorisation des données de santé (Irsan) dans son bulletin du 9 janvier dernier.

Les seniors particulièrement touchés

« La situation est un peu tendue », juge le virologue Bruno Lina, « notamment parce que les nombreux cas chez les personnes âgées, qui ont besoin d’être hospitalisées plus longtemps (3,4,5 jours), créent un effet d’empilement ». Le virus de type A (H3N2) « touche principalement les personnes âgées de plus de 65 ans, surtout les plus fragiles », précise François Bourdillon. « Dès le début de l’épidémie [à la mi-décembre], les hôpitaux étaient déjà bien remplis, ce qui a entraîné et entraîne une certaine tension hospitalière, dans certaines villes, selon les jours » ajoute-t-il.

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Hôpitaux sous tension

L’épidémie continue de progresser. Elle devrait atteindre son pic la semaine prochaine selon François Bourdillon, ce qui laisse présager encore un bon mois d’activité pour la maladie. « Dans les deux à trois semaines à venir, la situation risque de devenir de plus en plus difficile du fait de l’accumulation des hospitalisations », estime Bruno Lina. La ministre de la Santé a donc insisté sur la nécessité de désengorger les hôpitaux, car les retards d’hospitalisation accroissent la mortalité.

« Depuis plusieurs semaines, j’ai donné instruction aux hôpitaux de s’organiser pour éviter la saturation des urgences. Je m’assure que des lits d’hospitalisation restent partout disponibles », a-t-elle rappelé ce mercredi. Est-ce suffisant ? « La déprogrammation peut permettre de passer un cap », avance Bruno Lina, pour qui il faut la combiner avec des mesures d’hygiène et une prise en charge thérapeutique avec des antiviraux.

Les établissements pour personnes âgées pourraient également être sous tension. « Il y a un manque de personnel constant », a notamment déploré Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées.

Un bilan encore inconnu

« Le bilan de l’épidémie sera probablement lourd », a-t-elle ajouté, alors que les chiffres de cette année ne sont pas encore connus. « La mortalité a été en hausse la semaine dernière, donc on peut s’attendre à un bilan assez lourd », répond Bruno Lina. Le nombre de cas de H3N2, particulièrement fatal chez les personnes âgées, pourrait selon le virologue tirer la mortalité vers le haut. « Mais le vaccin est plus efficace cette année qu’en 2015, ce qui pourrait avoir un effet de balance sur le nombre de décès ».

Lors de l’hiver 2014-2015, la grippe avait contribué à une surmortalité estimée à 18.300 décès par l’Institut de veille sanitaire (InVS) -la plus élevée depuis la mise en place de la veille hivernale en 2006-2007. Les décès liés directement imputables à la grippe sont toutefois difficiles à distinguer de la surmortalité hivernale.