SANTELe cordon ombilical qui divise

Le cordon ombilical va-t-il sauver des vies?

SANTELa décision du tribunal de Grasse, qui autorise des parents à conserver le cordon ombilical de leur bébé pour raisons thérapeutiques, fait débat…
V.L.

V.L.

Ce lundi, un couple de futurs parents a été autorisé par la justice à conserver le cordon ombilical de leur petit garçon à naître. « Au regard des nécessités thérapeutiques dûment justifiées » (maladie auto-immune du père et cancers de l’appareil digestif des grands-parents), le tribunal de Grasse à accorder cette exception aux futurs parents. Emmanuel Ludot, l’avocat du couple, n’aura pas eu de combat judiciaire à mener. « Mes clients sont rassurés pour l’avenir de leur enfant. Ils voulaient qu’il ait toutes les chances de son côté », nous explique-t-il. Selon Me Ludot, « Les scientifiques et le lobby médical sont dans une logique hypocrite où le collectif prime sur l’individu. On en oublie l’intérêt de l’enfant ! »

Du progrès dans la recherche

Décision largement contestée dans le milieu médical. Christine Giraud, hématologue au CHU de Poitiers, confesse une certaine inquiétude : « En France, on a le droit de faire un don de cordon pour autrui [don allogénique], pas pour soi-même [don autologue]. Il ne faudrait pas donner de faux espoirs et ouvrir la porte aux banques privées d’autres pays pour introduire la conservation autologue en France. La justice a rendu une décision compassionnelle pour rassurer les parents. Elle n’est basée sur aucun fondement scientifique. »

Un communiqué de l’Agence de la biomédecine souligne qu’« aucune étude ne démontre à ce jour l’efficacité thérapeutique des greffes effectuées à partir de son propre sang de cordon ». Mauricette Michallet, professeure d’hématologie au CHU de Lyon, confirme qu’il faut être prudent sur le sujet. « Nous avons de très bons résultats avec les cellules-souches hématopoïétiques du sang du cordon surtout chez les enfants malades de la moelle osseuse mais il y a parfois des rejets d’ordre viral. »

Les cellules de l’avenir ?

Pour Stefanie Trachsel, de la « Future Health Biobank », banque privée de cellules-souches basée en Suisse, « les cellules-souches du cordon ombilical sont un capital pour l’avenir ». L’établissement, qui officie depuis près de 15 ans, compte des clients du monde entier. « Nous sommes en mesure d’apporter des solutions au traitement de 85 maladies comme la leucémie et l’anémie. » La banque de cellules-souches prépare actuellement des essais cliniques pour le traitement du diabète et de maladies cardiaques.