«Personnes sans abri, migrants, familles monoparentales, personnes isolées, malades ou handicapées… Pour toutes ces personnes vulnérables, prendre soin de soi est devenu une véritable gageure. » Dans son rapport intitulé « Pacte pour la santé globale des plus vulnérables », rendu public ce jeudi, la Croix-Rouge française alerte sur les difficultés d’accès aux soins des personnes les plus précaires.

Des renoncements aux soins, faute d’argent

L’association révèle ainsi que 18 % des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) disent avoir renoncé à consulter un médecin au cours de l’année écoulée pour des raisons financières et 27 % à des soins dentaires.

C’est pire encore du côté des personnes fréquentant les Accueils santé social (AcSS) de la Croix-Rouge, dont une sur deux est sans domicile stable, 80 % sont isolées socialement et 60 % sans emploi.

Les potentiels bénéficiaires se privent de leurs droits

Selon une enquête réalisée en 2015, 59 % renoncent à des soins généralistes (contre 3 % dans la population générale), 65 % aux soins dentaires (contre 10 % de la population), et ce à 70 % pour des raisons financières.

En outre, 57 % n’ont aucune couverture médicale et 90 % n’ont pas de complémentaire santé, rapporte l’association, qui pointe également du doigt certaines failles. Ainsi, l’aide à la complémentaire santé (ACS), qui permet d’accéder à une mutuelle à moindres frais, n’est utilisée en France que par un peu plus d’un tiers des bénéficiaires potentiels.

La Croix-Rouge doit remettre son rapport aux ministres, parlementaires et acteurs sociaux et médicaux à l’occasion de ses Journées nationales, du 28 mai au 5 juin. Des bénévoles de l’association organiseront également dans toute la France des quêtes sur la voie publique, afin de financer des actions de proximité.