Qui peut faire un don de gamètes?
SANTE•L’Agence de biomédecine vient de lancer une grande campagne…V.V.
En cinq ans, la générosité des Français a permis la naissance de 5.000 enfants. Mais il manque encore de donneurs de spermatozoïdes et de donneuses d’ovocytes. Alors que plus de 3.000 nouveaux couples se sont inscrits pour bénéficier d’un don, l’Agence de biomédecine lance une grande campagne afin de favoriser le don. 20 Minutes a fait appel au professeur Dominique Royère, le Directeur Procréation, embryologie et génétiques humaines à l’Agence pour faire le point sur ce sujet.
- Qui peut faire un don ?
Les conditions sont assez simples. Il faut être majeur, en bonne santé et âgé de moins de 45 ans pour les hommes et demoins de 37 ans pour les femmes.
Depuis le début de l’année 2016, les personnes n’ayant pas procréé peuvent devenir donneur, ce qui n’était pas le cas auparavant. Le but est simple, selon l’Agence de biomédecine : « Elargir la population et abaisser l’âge moyen des donneurs potentiels. »
- Qui peut recevoir un tel don ?
Il y a deux types de situations, rappelle le professeur Royère. La première est logique. « Peut recevoir un don un couple confronté à un problème d’infertilité. Cela représente 90 % des receveurs. »
Mais il y a également les couples dont l’un des membres présente une situation génétique pouvant entraîner la transmission d’une infection ou d’une maladie héréditaire.
- Est-on rémunéré lorsque l’on donne des gamètes ?
Le principe est immuable. « Nul produit du corps humain n’est cessible commercialement », rappelle Dominique Royère. En revanche, l’ensemble des examens médicaux et des déplacements nécessaires est pris en charge par la Sécurité sociale.
- Y a-t-il des tests médicaux pour les donneurs ?
Bien sûr. Chaque donneur de spermatozoïdes ou d’ovocytes fait l’objet d’un bilan de fertilité, d’examens médicaux et d’un entretien précis. Pour les donneurs n’ayant pas encore eu d’enfants, la loi impose désormais un entretien avec un psychologue. « Une manière de s’assurer que les donneurs ne font pas l’objet de pressions », poursuit le professeur. Au final, environ 30 % des donneurs de spermatozoïdes sont exclus après les examens. Il n’existe pas de chiffres concernant les ovocytes.
- Qu’est ce qui garantit mon anonymat ?
La loi. « Ni le couple qui reçoit ni la personne qui effectue le don ne connaîtra l’identité de l’autre », poursuit encore le professeur. En revanche, l’Agence de biomédecine conseille de révéler à l’enfant les modalités de sa conception. « C’est beaucoup plus structurant ».