SEXUALITELa France en manque de sexologues

Sexologie: Une pratique en plein boom en manque de praticiens

SEXUALITELes 800 praticiens recensés par la principale association professionnelle tentent aujourd’hui d’encadrer la profession afin « d’éviter que n’importe qui ne s’installe »…
20 Minutes avec agences

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Les Français s’avèrent conquis par la pratique mais les praticiens se font rares. Bilan : la sexologie est victime de son succès.

« J’ai une très grosse clientèle, près de 180 patients et j’ai du mal à suivre. Les gens concernés sont pressés, en crise, ils vont mal et je ne peux les recevoir avant un mois et demi ni les voir très régulièrement. C’est frustrant et cela va à l’encontre de l’harmonie recherchée », a ainsi expliqué Olivia Bachet, psychologue de formation et la sexologue depuis cinq ans, en marge de Assises françaises de sexologie et de santé sexuelle qui se déroulent jusqu’à ce soir, à Reims.

A Paris, on recense seulement 17 professionnels

Alors que les consultations sont en plein boom, en France, la principale association professionnelle (AIUS), ne compte que 800 praticiens (900 en comptant les stagiaires). A Paris, l’association recense seulement 17 professionnels, dans le Nord neuf, et aucun en Gironde.

Reste que tous voient leur planning surchargé. Leurs patients ? Aussi bien des hommes que des femmes. Les premiers principalement pour des problèmes d’érection ou d’éjaculation précoce. Les secondes consultent parfois pour des douleurs physiques mais viennent d’abord pour des problèmes de désir.

Vers un encadrement de la profession

« Soit elles n’en ont jamais ressenti, parce qu’elles ont été battues ou à cause de leur éducation, soit le cumul d’un travail à l’extérieur avec les tâches ménagères les épuise. Dans ce cas, c’est la problématique conjugale qui est à questionner », affirme Marie-Hélène Colson, médecin coordinatrice du congrès qui a réuni plus de 700 personnes.

« Tous les sexologues ne sont pas médecins généralistes, psychiatres ou gynécologues », mais ils doivent faire partie d’une discipline médicale ou paramédicale pour être reconnues par la profession : « kinésithérapeutes, infirmières, sages-femmes, psychologues… », affirme Marie-Hélène Colson, médecin coordinatrice du congrès qui a réuni plus de 700 personnes.

Autant de praticiens qui œuvrent, disent-ils, « depuis trente ans pour l’encadrement de la profession qui existe depuis trente-cinq ans et éviter que n’importe qui ne s’installe » alors qu’en France il est légalement possible d’apposer sa plaque en bas de chez soi, sans aucune qualification dans le domaine de la sexologie. « Je connais un ancien agent immobilier parisien, reconverti en sexologue dans le sud de la France ! Et c’est contre ça qu’on lutte », confie encore Marie-Hélène Colson.

Pour choisir son professionnel, une seule adresse donc : le site de la Fédération française de sexologie et de santé sexuelle (FF3S), regroupant des associations de professionnels.