Les pollens de bouleau ouvrent le bal des allergies
PRINTEMPS•Les redoutés pollens de graminées, qui n'arrivent généralement que vers la fin du mois d'avril ou début mai, commencent eux aussi déjà à poindre...20 Minutes avec agences
Très redoutés par les allergiques, les pollens de bouleau arrivent sur le nord de la France et le risque d’allergie sera « très élevé » dès ce week-end prochain, a averti jeudi le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA).
« Le risque va devenir élevé, voir très élevé dès le week-end et plus particulièrement dimanche, en raison du beau temps prévu », a précisé Charlotte Sindt, la directrice du RNSA, qui diffuse chaque semaine un bulletin et une carte « de vigilance des pollens ».
« Les allergiques vont donc devoir se préparer pour une période difficile »
Autre inconvénient, l’allergie au bouleau s’accompagne dans près de 50 % des cas d’une allergie croisée aux fruits crus (pomme, pêche, poire, prune, etc.) ou aux légumes crus (carotte, céleri).
Avec l’arrivée des pollens de bouleau, « les allergiques [30 % de la population adulte et jusqu’à 20 % des enfants en France] vont donc devoir se préparer pour une période difficile » ? souligne le RNSA.
Le Sud a pris de l’avance
Et ils n’auront pas beaucoup de répit puisque les pollens de graminées, également très redoutés par les allergiques et qui n’arrivent généralement que vers la fin du mois d’avril ou le début mai, commencent déjà à être présents. « L’hiver doux que nous avons connu cette année a fait que les herbes sauvages se sont développées plus tôt », a expliqué Charlotte Sindt.
A noter que dans le sud de la France, la saison des pollens est en revanche déjà bien entamée : les pollens de platane, de frêne et de chêne sont en train de prendre le relais des pollens de cyprès, arrivés sur le pourtour du monde méditerranéen dès le mois de février. Là, les réactions allergiques, telles que les rhinites ou les conjonctivites, font déjà des ravages.
Fermer les fenêtres, prendre une douche et des antihistaminiques
Les solutions ? Le plus simple est de fermer les fenêtres ou d’éviter de sortir lorsqu’il fait beau, mais ce n’est pas toujours possible. Reste que certains allergologues recommandent également de se laver les cheveux et de prendre une douche pour se débarrasser des pollens après une promenade.
Le Dr Jean-François Fontaine, président de l’Association nationale de formation continue en allergologie (Anaforcal) insiste, pour sa part, sur la nécessité de traiter « dès les premiers symptômes » grâce à des médicaments antihistaminiques et les corticoïdes locaux en pulvérisation nasale auxquels viennent s’ajouter les dilatateurs bronchiques lorsque l’allergique souffre également d’asthme, ce qui arrive assez fréquemment.
Mais s’ils peuvent rendre la vie moins pénible, ces traitements ne soignent pas et peuvent présenter des inconvénients lorsqu’ils sont pris pendant de longues périodes. C’est pourquoi les allergologues conseillent la désensibilisation dans les cas les plus sérieux.
Le traitement (gouttes sous la langue avant et pendant la saison des pollens) dure trois années au total et, selon le Dr Fontaine, « donne de bons résultats même si parfois l’allergie peut revenir de manière atténuée au bout de quelques années ».