SANTEL'hypnose chirurgicale pour éviter l'anesthésie générale

L'hypnose chirurgicale pour éviter l'anesthésie générale

SANTEL’hypno-sédation permet de gérer l’angoisse liée à l’intervention et la récupération est plus rapide…
Anissa Boumediene

Anissa Boumediene

Se faire opérer, sans anesthésie, sans stress et sans douleur, voilà ce que permet l’hypnose. A l’Institut Curie à Paris, plus d’une centaine d’interventions chirurgicales ont été réalisées sous hypno-sédation. Alors que se déroule le congrès « Hypnose et thérapies brèves » à Paris jusqu’au 29 août, une anesthésiste et une patiente partagent leur expérience de l’hypnose chirurgicale.

Une alternative à l’anesthésie générale

« L’anesthésie est une discipline qui s’est considérablement affinée : on est aujourd’hui capable d’endormir seulement un doigt ou un œil. Mais parfois l’angoisse des patients est telle qu’on doit les endormir complètement. L’hypno-sédation est alors une alternative à l’anesthésie générale », explique le Dr Aurore Marcou, anesthésiste à l’Institut Curie. « C’est une technique anesthésique à part entière. Le patient bénéficie de la même préparation et des mêmes conditions d’intervention », insiste-t-elle.

Cynthia, 40 ans, a subi fin juillet une mastectomie et a choisi de se faire opérer sous hypnose. « Je pratiquais déjà le reiki donc quand on m’a parlé de l’hypno-sédation, j’ai demandé à mon chirurgien si je pouvais en bénéficier. » Le jour de l’opération, elle était quand même un peu « nerveuse. J’avais peur de ce qui allait se passer et peur que l’hypnose ne fonctionne pas ». Mais le Dr Marcou, installée à ses côtés, a su trouver les mots pour l’apaiser. « On amène le patient à trouver un état de conscience où il est absorbé dans son milieu intérieur, indique l’anesthésiste. Il a conscience de tout ce qui se passe, mais est déconnecté de ce qui l’entoure. » « J’entendais tout, mais j’étais ailleurs, sur la plage, dans la nature. Je me suis très vite détendue. Je n’ai senti aucune douleur et j’ai même pu me redresser à la fin de l’intervention pour qu’on me fasse mes pansements », se souvient Cynthia. « Je n’ai aucun mauvais souvenir de l’opération. J’ai éprouvé beaucoup de sérénité. »

Autre avantage : la récupération. « Avec l’hypno-sédation, on minimise considérablement le retentissement d’une anesthésie, on s’en remet bien plus vite puisqu’on utilise des substances moins fortes et en moindre quantité. Grâce à elle, on a même pu soigner une femme centenaire. Personne ne voulait prendre le risque d’opérer son cancer, son cœur n’aurait pas supporté l’anesthésie. »
l’hypno-sédation, on minimise considérablement le retentissement d’une anesthésie
Autre avantage : la récupération. « Avec l’hypno-sédation, on minimise considérablement le retentissement d’une anesthésie, on s’en remet bien plus vite puisqu’on utilise des substances moins fortes et en moindre quantité. Grâce à elle, on a même pu soigner une femme centenaire. Personne ne voulait prendre le risque d’opérer son cancer, son cœur n’aurait pas supporté l’anesthésie. »

Atténuer douleurs et effets secondaires par l’auto-hypnose

Mais l’hypnose ne s’arrête pas aux portes du bloc opératoire. Le Dr Marcou et ses collègues de l’Institut Curie proposent une consultation pour enseigner l’auto-hypnose à leurs patients. L’objectif : les aider à atténuer les symptômes liés au cancer et les effets indésirables de leur traitement. Avant même son intervention, Cynthia a ainsi été initiée à cette pratique. « Ça m’a beaucoup aidée lorsque j’étais en chimiothérapie. Normalement, on a des médicaments pour supporter les douleurs et les nausées. Mais grâce à l’auto-hypnose, je n’en ai pris aucun. »

Un mois après son intervention, Cynthia est toujours fatiguée mais « se sent bien et prête à affronter la radiothérapie », notamment grâce à l’auto-hypnose, qu’elle continue de pratiquer au quotidien. « C’est mon nouvel allié, ça me permet de gérer mon stress, de contrôler la douleur mais aussi de me ressourcer. » Cela « redonne confiance en soi, on a le sentiment de reprendre sa vie en main et de contrôler ce qui nous arrive. C’est comme une kinésithérapie cérébrale », abonde le Dr Marcou. « Après, on s’en sert pour tout et de nombreux patients finissent par initier leurs proches, qui ont à leur tour envie de tenter l’hypnose. »