Burn-out, dépression... La souffrance psychique au travail en augmentation
SANTE•Les femmes seraient deux fois plus touchées que les hommes...20 Minutes avec agences
Longtemps éludée, la question de la souffrance psychique au travail est aujourd’hui devenue un problème de santé publique. C’est ainsi que, selon une étude publiée ce mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), ces troubles sont de mieux en mieux détectés en France.
D’après les travaux de l’Institut national de veille sanitaire (INVS), le taux de prévalence (à savoir la proportion d’une population atteinte par les troubles en question) est passé chez les hommes salariés de 1,1 % en 2007 à 1,4 % en 2012. Du côté des femmes salariées, ce taux a progressé également sur la période, passant de 2,3 % en 2007 à 3,1 % en 2012, soit à un niveau « deux fois plus élevé que chez les hommes », souligne l’étude qui n’apporte pas d’explication sur cette différence entre les deux sexes.
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Libération de la parole et couverture médiatique
Selon les épidémiologistes de l’INVS, cette progression du nombre de cas de « souffrance psychique au travail », telle que comptabilisée par les médecins, s’explique essentiellement par « la plus grande couverture médiatique des pathologies liées au travail ». Par ailleurs, cette hausse est également due à la « libération de la parole auprès des médecins du travail » et par une plus grande sensibilisation de ces derniers sur ces troubles.
D’après les chercheurs, cette augmentation, pourrait, en outre, être mise « en parallèle avec la détérioration des conditions de travail constatée ces dernières années », notamment celles liées à l’organisation du travail et au durcissement des relations à la fois entre collègues et avec la hiérarchie.
Les cas de burn-out sont en augmentation
Parmi les troubles psychiques liés au travail les plus souvent rapportés chez les salariés, on retrouve les « épisodes dépressifs légers », les « troubles anxieux et les dépressifs mixtes » [un mélange de plusieurs symptômes anxieux et dépressifs]. Le nombre de personnes souffrant de burn-out, à savoir d’épuisement physique et psychologique à cause du travail, dont la reconnaissance en tant que maladie professionnelle est au cœur du débat ces jours-ci, a progressé régulièrement tout au long de la période étudiée mais ce trouble reste nettement moins courant que les dépressions légères et les troubles anxieux.
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Les cadres et les hommes plus âgés sont davantage concernés
D’après les épidémiologistes de l’INVS, l’ensemble de ces symptômes touchent plus fréquemment les salariés plus âgés. Ainsi, les hommes de 45 à 54 ans ont « sept fois plus de risques d’en souffrir que les moins de 25 ans », note l’étude. Cette probabilité tend à augmenter avec la catégorie sociale, les cadres étant plus touchés que les ouvriers.