L'eau du robinet, un cocktail local
Environnement Le bassin rennais offre une eau potable de bonne qualité et bien traitéeCamille Allain
A l'occasion du 12e Carrefour des gestions locales de l'eau (lire ci-dessous), 20 minutes s'est penché sur l'origine de l'eau potable distribuée dans la métropole. La Vilaine ? Non. L'Ille ? Non plus. « A Rennes, l'eau du robinet est un mélange des eaux pompées dans les stations des alentours », explique Daniel Helle du Syndicat mixte de production d'eau potable du bassin rennais (SMPBR). Un cocktail issu de La Rance, de la retenue de la Chèze à Saint-Thurial, des rivières du Couesnon à Mézières-sur-Couesnon et du Meu à Mordelles, ainsi que de différents captages souterrains. Au total, onze prises d'eau alimentent une quarantaine de communes du pays rennais.
Des nitrates, mais pas trop
Réputée chargée en nitrates, l'eau bretonne gagne en qualité. « La région est approvisionnée à 85 % par des eaux superficielles (barrages, rivières...), plus soumises aux pollutions. L'avantage, c'est qu'on l'a su très tôt et qu'on a pu prendre des mesures pour améliorer la qualité », poursuit Daniel Helle. Résultat : la qualité des eaux s'améliore, notamment grâce aux restrictions de pesticides imposées au secteur agricole.
Des canalisations à changer
Dans le bassin rennais, les nitrates ne sont pas traités. « L'eau pompée est de bonne qualité, largement en dessous du seuil réglementaire de 50 milligrammes par litre. Selon les saisons, on oscille entre 15 et 40 mg/l », argumente le spécialiste. Du coup, seuls les pesticides, les matières organiques et matières en suspension sont traitées. L'eau du robinet peut donc être consommée sans risque.
Seul point noir, la collectivité ne maîtrise pas toujours la qualité de l'eau jusqu'à votre évier. L'état des canalisations des logements peut jouer. « Avant les années 1950, on faisait beaucoup de tuyauteries en plomb. On conseille aux propriétaires de les changer. » En métropole, les moyens importants permettent d'offrir un suivi très fin de la qualité de l'eau. « On pourrait même rendre potables les eaux usées , ajoute Daniel Helle. Mais ça ferait sûrement peur aux gens. »