Maël de Calan: “Il faut sortir la droite du sectarisme et de la mauvaise foi”
ENTRETIEN ACTU•En décembre prochain, le parti des Républicains élira son nouveau président. Face au favori Laurent Wauquiez et à quatre autres candidats, le Roscovite Maël de Calan tente sa chance. Le conseiller général du Finistère, 37 ans, veut faire entendre sa voix, celle de “la droite bretonne”, sociale et modérée...Maiwenn Raynaudon-Kerzerho - Bretons
Bretons : Pourquoi cette candidature à la présidence des Républicains ?
Maël de Calan : Parce que la ligne, les idées dans lesquelles je me reconnais, n’étaient pas portées dans cette campagne pour la présidence des Républicains. Ces idées, ce sont celles d’une droite ouverte, modérée, fière de ses valeurs, équilibrée sur le fond. Une droite européenne, sociale. Sur la forme, une droite qui renouvelle ses pratiques politiques, qui essaye de débarrasser les Républicains du cynisme, du sectarisme, de la mauvaise foi, des excès de langage, des transgressions gratuites, qui ruinent notre image et qui font que notre parti est de plus en plus impopulaire. Ces idées, sur le fond et sur la forme, n’étaient pas portées. À l’inverse, Laurent Wauquiez, qui est le favori de cette élection, incarne sur le fond et sur la forme une tradition de la droite qui existe mais qui n’est pas la mienne.
Vous expliquez que votre droite, c’est la droite bretonne ?
Évidemment. La droite bretonne incarne une des traditions de la droite, une droite humaniste, européenne sociale et modérée qui est historiquement dominante dans la droite française, mais qui est de plus en plus marginalisée, de moins en moins entendue au sein de notre famille politique. Ça m’inquiète et me donne envie de m’engager. Mais il est clair que c’est la droite bretonne qui part à l’attaque de la droite parisienne pour défendre sa conception de la pratique politique. La forme est presque aussi importante que le fond dans ma démarche : une conception dans laquelle on parle peut-être un peu moins pour en faire plus. Les Bretons sont plutôt taiseux, et je pense que c’est une qualité en politique. Une droite qui donne envie de voter pour elle, souriante et pas démagogique et sectaire. Il y a d’un côté une droite très clivante sur la forme et très dure sur le fond, et de l’autre une droite qui a envie d’être rassembleuse sur la forme et ouverte et crédible sur le fond. Puisque Pécresse, Bertrand et d’autres ont renoncé, nous avons décidé de porter ces couleurs. On est tout un collectif, je ne suis pas seul, qui a décidé de se lancer dans la bataille.
À 37 ans, vous êtes le plus jeune des candidats à la présidence des Républicains, mais les autres ne sont aussi que des quarantenaires. Cette fois, le renouvellement du personnel politique français est en route ?
Il était temps qu’il se produise. La réponse à l’élection d’un président de 39 ans ne peut pas être le retour de la vieille garde. C’est heureux qu’il y ait de nouveaux visages. Par définition, quand vous êtes nouveau, vous êtes moins connu. Mais on sera soutenus par beaucoup de poids lourds du parti. On a dans notre collectif des gens reconnus pour leur expertise, comme Jean-Baptiste de Froment, le patron de la droite à Paris, ancien conseiller de Sarkozy, un des meilleurs sur les questions d’éducation, Arnaud Robinet, maire de Reims, proche de Bruno Le Maire, très fort sur les questions d’assurance maladie et de santé… L’idée est d’afficher une petite dream team, pas forcément composée de vieux caciques, mais de gens qui ont des idées.
Retrouvez la suite de cet entretien dans le magazine Bretons n°135 d'octobre 2017.