INTERVIEW«A part Lacazette, Briand est le meilleur attaquant français de la L1»

Ligue 1: «A part Lacazette, Jimmy Briand est le meilleur attaquant français du championnat»

INTERVIEWL'ancien entraîneur de l'En Avant de Guingamp Bertrand Marchand est formel...
Bertrand Marchand à la manœuvre au club qatari d'Al Khor, en décembre 2008.
Bertrand Marchand à la manœuvre au club qatari d'Al Khor, en décembre 2008. - K. Jaafar / AFP
Jeremy Goujon

Propos recueillis par Jeremy Goujon

Ancien adjoint de Christian Gourcuff au Stade Rennais (2001-2002) et coach principal de l’En Avant de Guingamp (2002-2004), Bertrand Marchand était au Roazhon Park samedi soir pour assister à Rennes-Bastia (1-2), après avoir regardé la première mi-temps de Guingamp-PSG (2-1). Le technicien breton débriefe pour 20 Minutes la semaine si contrastée de ses ex-clubs…

Même si les joueurs n’étaient pas les mêmes en Coupe de la Ligue, le revers du SRFC ce week-end est-il la conséquence de la gifle reçue à Monaco (7-0) ?

Ce n’est pas une conséquence directe, mais comme le disait Christian Gourcuff, quand on perd 7-0, on a plus de chances de perdre le match suivant 1-0, quelle que soit l’équipe alignée. Ce n’est pas la B, ni la C, qui s’est inclinée à Monaco, c’est le Stade Rennais ! C’est le même club qui a joué à Monaco et affronté Bastia, donc ça crée des turbulences. Pour moi, ne pas avoir mis les titulaires en Coupe, c’était se mettre encore plus de pression, car Bastia devenait la rencontre la plus importante de la semaine. Mais bon, c’est plus facile pour les supporters et pour tout le monde de dire après coup : « On n’aurait pas dû faire ça ».

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L’annonce du départ de Mikaël Silvestre, le matin même de la venue de Bastia, a-t-elle également pu influer négativement ?

Je connais un peu Mikaël, et je ne sais pas pourquoi il part. Je l’ai croisé hier [samedi], mais je ne lui ai même pas demandé… Quand un entraîneur part, ça n’a parfois pas d’impact, et quand il y en a un, c’est plus souvent positif. Concernant Mikaël, on est dans un cas de figure différent [Silvestre était chargé de mission auprès du président René Ruello]. Il était sûrement proche de certains joueurs, mais je pense que son départ n’a aucun rapport avec la défaite en championnat.

Pendant ce temps, Guingamp est sur son petit nuage après s’être qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de la Ligue, et offert le PSG en Ligue 1…

Pour moi, le plus gros exploit, c’est d’avoir gagné à Lyon [aux tirs au but]. Antoine Kombouaré n’avait pas mis non plus toutes ses forces, puisqu’il devait y avoir au maximum quatre titulaires habituels au coup d’envoi [voire seulement trois avec Jérémy Sorbon, Lucas Deaux et Marcus Coco]. Comme le 7-0 encaissé par Rennes a pu avoir une influence sur le match de Bastia, les Guingampais, avec une équipe tout aussi expérimentale, ont eu, eux, l’effet positif de la qualification.

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On parle souvent d’« esprit guingampais », mais c’est quoi au juste ?

C’est se donner à fond. Cet esprit, amené par Monsieur Le Graët, perdure depuis les années 1972-1973, quand Guingamp a commencé à être le Petit Poucet essayant de devenir le plus grand possible. D’abord à travers la Coupe de France [l’épopée durant la saison précitée inspirera le film Coup de tête], puis avec des montées successives. Certes, il y a eu des années plus difficiles, mais rien n’était remis en question. Les mêmes dirigeants restaient, les mêmes personnes continuaient à travailler.

La preuve en mai 2010 lorsque Noël Le Graët présente sa démission, mais est finalement maintenu à la présidence du club…

Avant l’arrivée de Jocelyn Gourvennec, l’équipe était redescendue en National. Avec « Joce », elle est remontée, et elle se retrouve maintenant parmi les bonnes équipes françaises. Ils ont recruté intelligemment. J’en parle parfois avec Monsieur Le Graët : je lui ai notamment dit que l’arrivée d’un joueur comme Jimmy Briand [en août 2015], c’est formidable pour Guingamp. Depuis qu’il est là-bas, le club a pris une autre dimension. Pour moi, à part Alexandre Lacazette, c’est le meilleur attaquant français du championnat de France.

Vous restez à ce jour l’entraîneur ayant mené l’EAG vers le meilleur classement de son histoire en L1 (7e en 2003). Vous avez « peur » qu’Antoine Kombouaré fasse mieux que vous ?

Non, je n’ai pas peur ! Au contraire, j’espère qu’il va me battre. Tous les coachs passés à Guingamp ont apporté quelque chose. Antoine, lui, amène sa grinta, sa force de persuasion. Il est façonné pour être l’entraîneur de Guingamp : il n’a peur de rien, ni de personne. Son approche d’une rencontre ? « On va leur marcher sur la gueule. » Voilà son langage, et il transmet ça à ses joueurs qui - on le voit pendant les matchs - n’ont peur de personne.