Mercato: Pourquoi Martin Ødegaard (s'il vient) va faire parler du Stade Rennais... en bien et en mal
FOOTBALL•Le jeune international norvégien du Real Madrid est sur les tablettes du club breton...Jeremy Goujon
«Le dossier n’est pas abandonné. On verra en janvier où se situer et où lui se situe avec le Real Madrid. » Ainsi parlait Mikaël Silvestre dans les colonnes de Ouest-France, début novembre, à propos de Martin Ødegaard.
Les déclarations du chargé de mission au Stade Rennais ont pris de l’ampleur dimanche, puisque le milieu offensif (17 ans) était présent au Roazhon Park pour assister à Rennes-Saint-Étienne. Le Norvégien, qui n’avait pu rallier la Bretagne cet été en raison de son jeune âge, devrait donc être prêté au SRFC durant le mercato d’hiver. Pour le meilleur et pour le pire.
- Parce que c’est Hatem Ben Arfa en plus fort
Comme HBA, Martin Ødegaard est un gaucher aux dribbles déroutants. Sur l’une des nombreuses videos qui lui sont consacrées, on le voit d’ailleurs mettre la misère à Cristiano Ronaldo lors d’un entraînement à la Maison blanche. Mais le gamin n’est pas qu’un joueur YouTube. Interrogé en 2015 par 20 Minutes, l’ancien Lyonnais Jérémy Berthod, qui a croisé la route d’Ødegaard dans le championnat norvégien, en apportait la preuve. « Il a déjà un très haut niveau dans sa technique et dans son intelligence de jeu. Je le compare à Ben Arfa, mais en plus mature. Il n’est pas tout fou, il ne veut pas dribbler pour régaler, il est efficace. »
aParfait pour un Stade Rennais qui sera privé le mois prochain d’un autre gaucher, accessoirement actuel meilleur buteur des Rouge et Noir - à égalité avec Kamil Grosicki. Auteur de quatre réalisations en Ligue 1, Giovanni Sio disputera en effet la Coupe d'Afrique des nations avec la Côte d’Ivoire à partir du 16 janvier.
- Parce qu’il ne pense pas qu’au pognon
Après les révélations des Football Leaks sur les pratiques douteuses de certains joueurs, en matière d’exil fiscal et de dissimulation de revenus (CR7 en tête), une nouvelle rassurante nous est parvenue lundi. L'hebdomadaire allemand Der Spiegel rapportait ainsi qu’Ødegaard a refusé les services d’une société spécialisée dans l’optimisation fiscale, il y a près d’un an. « Il va de toute façon gagner beaucoup d’argent. C’est donc une question morale de ne pas se donner du mal pour économiser quelques impôts, alors que d’autres gens doivent se battre pour payer leurs factures », écrivait en décembre 2015 Hans Erik Ødegaard, le père de.
On ne sait pas si Rennes prendra en charge les émoluments du prodige au cours de son passage en Ille-et-Vilaine, mais ce désintérêt rappelle celui d’un garçon bien élevé, en l’occurrence Yoann Gourcuff. Lequel a consenti à plusieurs (énormes) baisses de salaire durant sa carrière, que ce soit à Lyon ou au SRFC.
- Parce qu’il se la joue diva
Authentique star dans son pays, Martin Ødegaard est vite devenu capricieux. Difficile, en même temps, de ne pas choper le melon quand vous êtes à la fois le plus jeune joueur : à avoir évolué en Tippeligaen (la L1 made in Norway) ; à avoir marqué dans ledit championnat ; à avoir porté le maillot de sa sélection nationale (battant un vieux record de 1910 !) ; à avoir participé à un match de qualification à l’Euro.
aUne fois rendu à Madrid, le blondinet a refusé de s’entraîner avec l’équipe B, sous prétexte qu’il préférait tâter le cuir avec les cadors du Real. Une attitude pas du goût de Zinédine Zidane, qui l’avait écarté de la Castilla, la réserve merengue dirigée à l'époque par l'ancien Ballon d'or. Ødegaard aurait pu être pardonné si ses performances en D3 espagnole inspiraient le respect, mais avec cinq buts et trois passes décisives en 58 matchs jusqu’ici, on comprend mieux pourquoi il ne joue jamais (ou presque) en Liga…
- Parce que l'instant norvégien à Rennes… euh… comment dire ?
Foued Kadir (OM), Nélson Oliveira (Benfica), Juan Fernando Quintero (FC Porto), Jérémie Boga (Chelsea). Quatre éléments récemment prêtés au Stade Rennais par de grands clubs européens, pour d’autant d’échecs. Mais avec Martin Ødegaard, les Rouge et Noir prennent surtout un risque au regard des précédents Norvégiens passés dans la capitale bretonne.
Entre Kjetil Rekdal (et son fameux toucher...), Alexander Tettey (rebaptisé « Tétèoù » car transparent sur le terrain) et Anders Konradsen (trop tendre pour s’imposer), la filière en question est source de déceptions. De toute façon, l’intéressé s’est rendu compte par lui-même que la Ligue 1 n’était pas faite pour les internationaux bleu et rouge. Ce ne sont pas les Verts Ole Kristian Selnæs, auteur d'une prestation affligeante sous les yeux de son compatriote dimanche, et Alexander Søderlund, a.k.a. Fantomas, qui diront le contraire…